LA
SANTÉ
Voir aussi la
page formalités pour les vaccins
Voir aussi la trousse
médicale idéale à emmener
Même
s'il ne faut pas dramatiser, la situation sanitaire
en Guinée-Bissau pourra paraître déplorable pour beaucoup.
Si l'espérance de vie en Guinée-Bissau est à peine de
45 ans, une des plus faibles du monde, ce n'est pas
pour rien. Pour autant, vous n'allez pas forcément mourir
! Comme dans les autres pays d'Afrique tropicale, les
saisons sanitaires se confondent avec les saisons météo.
La saison des pluies est à risque. Les moustiques pullulent,
et c'est un excellent moment pour attraper le paludisme
(malaria) et la fièvre jaune. Les infrastructures sanitaires
(hôpitaux, dispensaires) étant rares et mal équipées
et les pharmacies n'existant qu'à Bissau, il faut TOUT
faire pour ne pas se faire piquer par les moustiques
et se faire vacciner contre la fièvre jaune. De plus,
les traitements
préventifs (quinine, Lariam, etc...) n'ont plus
l'effet d'antan contre le paludisme.
Photo à droite
: l'hôpital Simão Mendes de Bissau,
le plus grand du pays (photo Christian COSTEAUX)
Selon rapport
2009 de l'OMS, l'espérance de vie à
la naissance est de 47 ans pour les hommes et
61 ans pour les femmes. Mais l'espérance
de vie EN BONNE SANTE tombe à 39,6 ans
pour les hommes et 41.5 ans pour les femmes...
La mortalité de l'enfant (probabilité
de mourir avant l'âge de 5 ans) est de 193/1000 ! Quant aux adultes, ils ont 1 chance sur 2 de
mourir avant de 59 ans. |
Les
épidémies de choléra et de fièvre typhoïde sont également
très fréquentes dans la plupart des localités de Guinée
Bissau, y compris à Bissau à chaque hivernage. Il n'y
a pas de vaccination vraiment fiable contre le choléra.
Le meilleur moyen pour l'éviter est de faire attention
à l'eau que vous buvez et à la nourriture que vous absorbez.
L'unique moyen quand vous arrivez dans un village pour
savoir si vous pouvez boire ou manger sans risque est
de regarder l'état de santé général des habitants de
la localité. Si tout le monde va bien, mangez
et buvez sans risque. Au pire vous contracterez une
bonne amibiase ou une tourista légèrement douloureuse.
Photo à gauche
: l'hôpital de Mansôa financé
par la France (source : ambassade de France)
Le reste de l'année, en saison sèche
donc, si vous n'avez pas la chance d'attraper le palu,
la fièvre jaune ou le choléra, vous aurez néanmoins
la possibilité d'attraper de bonnes amibiases, des filarioses
(des vers qui rentrent sous la peau, dans les yeux,
etc... et qui font des dégâts assez impressionnants
quand ils ressortent par vos jambes : voir photos ci-dessous...),
la méningite et la tuberculose (nombreuses épidémies
entre février et juin).
Jambes déformées et démesurées et testicules quelque
peu encombrants sont les signes cliniques des infections
parasitaires au filaire. |
Non, il ne s'agit pas du pied de Godzilla mais de
celui d'un malheureux infesté par des filaires causant
un éléphantiasis |
Les conditions sanitaires rendent également
communes toutes les hépatites (A, B, C). Les
vaccinations sont très rares en Guinée-Bissau
en raison du manque de moyens financiers qui a conduit
les autorités et les programmes de l'OMS à
privilégier l'éradication totale de la
polyomélite. Les Bissau-Guinéens expatriés
qui retournent au pays, les étrangers et les
touristes ont donc tout intérêt à
être vacciné contre la tuberculose et les
hépatites. Ceux qui comptent séjourner
sur une longue période devront en outre envisager
une vaccination contre les méningites (tout ces
vaccinations peuvent être faites dans de très
bonnes conditions, sur place à Bissau).
Faîtes également attention aux mycoses,
car certaines mettent plusieurs mois à se traiter (notamment
sur les ongles). Enfin, que vous résidiez en
Guinée-Bissau ou que vous ayez effectué
un séjour sur place, prévoyez impérativement
de vous faire vermifuger à votre retour (même
si aucun signe clinique n'indique une infection) : le
taenia et les ascaris peuvent se déclarer au
bout de plusieurs mois durant lesquels vous vous sentirez
mal sans vraiment savoir ce que vous avez.
Les voyageurs et les familles bissau-guinéennes
de retour au pays doivent absolument souscrire une assurance
rapatriement avec leur voyage (l'assurance est gratuite
et automatique si vous payez votre billet avec votre
Eurocard ou votre Visa, ou mieux avec votre American
Express)
En cas d'ennui de santé, si vous en avez encore la force,
traînez-vous jusqu'à votre
ambassade qui vous indiquera les meilleurs médecins
du pays. En cas d'urgence, allez à l'Hôpital Simão Mendes,
en vous faisant accompagner par quelqu'un qui préviendra
votre famille de votre décès :-)
Voir aussi
la page formalités pour les vaccins
Voir aussi la trousse
médicale idéale à emmener
Voir
aussi la page sur les plantes médicinales traditionnelles
de Guinée-Bissau
Le SIDA
Le SIDA est hélas très
présent en Guinée-Bissau. Les années
de guerre ont accéléré sa propagation.
La détresse financière poussant certaines
femmes pauvres vers la protitution ainsi que les viols
par les rebelles et l'armée sénégalaise
n'ont pas arrangé la situation de la population
face à cette grave épidémie. Plus
de 70% des prostituées suivies par les structures
sanitaires sont porteuses du virus du SIDA. Les campagnes
de prévention, assez nombreuses, touchent cependant
peu les populations à risque. L'USAID (aide américaine)
a lancé il y a quelques années la marque
de préservatif "Pantè" dont
le prix est subventionné par le gouvernement
américain (ils ne sont vendus qu'à 25CFA/pièce).
A grand renfort de sponsoring et de publicité
(même les barrières des check-points militaires
étaient décorées aux couleurs de
la marque !) le préservatif masculin a donc été
connu de tous. L'utilisation reste cependant très
marginale.
Après Bissau, la capitale, les
villes de Gabu et de Bafata affichent les taux de prévalence
du VIH-1 les plus élevés du pays, des
taux qui s’élèvent respectivement
à 3,9 et 5,8%. Le taux de prévalence du
VIH-2, moins virulent, enregistré dans ces deux
villes, atteint les 3%.
En Guinée-Bissau, la séroprévalence
de l’infection à VIH-2 est estimée
à 4%, un taux qui atteint les 7% lorsque les
infections à VIH-1 sont prises en compte. Dans
les années 1980 et au début des années
1990, au Sénégal comme en Guinée-Bissau,
les infections à VIH-2 étaient plus répandues
que celles à VIH-1. Puis, après la guerre,
le nombre de personnes porteuses du VIH-1 a augmenté.
Le VIH-2 est moins virulent et moins infectieux que
le VIH-1, qui a une période d’incubation
plus courte et conduit plus rapidement à la mort.
Selon les estimations épidémiologiques,
en 2001, la Guinée-Bissau a enregistré
33 900 cas d’infections à VIH-1 et 13 500
autres à VIH-2. D’ici 2008, 100 000 personnes
devraient être porteuses du VIH-1 et 11 000 du
VIH-2 (soit près de 10% de la population...).
Note : la
découverte de la souche VIH-2 en 1986 par le
Pr Montagnier l'a été sur un malade bissau-guinéen.
Précautions à prendre pour
passer un séjour sans problèmes
n
Les mycoses : l’Afrique est le paradis des champignons.
Les amateurs de cèpes et de girolles seront déçus car
ils ne récolteront que des pieds d’athlètes et autres
plaies multicolores. En effet, la chaleur, l’humidité
et la transpiration sont les vecteurs de ces maladies.
Il est néanmoins facile avec quelques précautions d’éviter
tout ça. Les pieds sont les plus touchés. Si vous êtes
en chaussures, mettez des chaussettes de tennis en coton.
Mais préférez plutôt les sandales, les tongues et aussi
souvent que possible restez pieds nus pour les faire
sécher. Les plus fragiles pourront emmener du talc à
mettre dans les chaussures. Le reste du corps peut également
être sujet aux mycoses : particulièrement les zones
de frottement et de sudation. Mesdemoiselles amatrices
de jolis dessous en nylon, préférez le coton. Si vous
passez près d'une grande boutique bissau-guinéenne,
achetez un savon Pharmapur dans une boutique. Ce savon
est d'ailleurs souvent disponible dans les boutiques
de Bissau.
n
Animaux : Ne caressez ni les lions, ni les panthères
! Plus sérieusement, le seul péril animal vraiment significatif
en Guinée-Bissau vient des serpents. Ils sont nombreux
et mortels ! Le mamba (à droite) , serpent le plus dangereux
du monde, est présent en grand nombre dans tout le pays
et particulièrement dans l'archipel des Bijagos. Chaque
année, les îles doivent déplorer plusieurs morts par
morsure de ce reptile qui se laisse tomber des arbres
sur ses victimes. Pour ne rien gâcher, il n'hésite pas
à s'approcher voir à rentrer dans les habitations. Le
grand cobra noir a également décidé d'habiter dans ce
merveilleux pays. Prenez donc garde à vous, ne marchez
pas n'importe où. A part les serpents, pas de danger
particulier. Les araignées sont innombrables mais non
dangereuses, les fauves si craintifs et si peu nombreux
qu'ils ne constituent hélas plus un danger. Dans l'Est
de la Guinée, faîtes juste attention aux hippopotames
et aux crocos qui n'hésitent pas à attaquer.
Photo à droite :
un serpent mamba vert dans le chaume de la toiture d'une
case dans les Bijagos (photo de Stéphanie)
n Moustiques
: Eviter de se faire piquer par les moustiques est le
meilleur moyen de ne pas attraper le
palu ou la fièvre jaune. De toutes façons même sans
ces maladies, dormir avec les moustiques est vraiment
intenable. Les bruits incessants des bourdonnements
de ces gentilles petites bêtes rendent fou ! L’idéal
est bien sûr la moustiquaire. Les moustiquaires imprégnées
coûtent très cher en Europe (aux alentours de 75€
en pharmacie, un peu moins cher dans les magasins de
sport). Achetez-en donc une au Sénégal 10x moins chère
si vous y transitez car elles sont rares en Guinée-Bissau.
Vous pourrez néanmoins vous en procurer une à Bissau
en cherchant un peu. Hélas, il fait souvent très chaud
sous ces tentes de tissus et beaucoup finissent par
les enlever durant les périodes d’hivernage alors que
c’est le moment où les moustiques sévissent le plus.
Sachez que les moustiques vous piqueront même à travers
un pyjama et que le moindre morceau de chair qui dépasse
sera assailli ! Les repellents sont parfois efficaces.
Mais ils coûtent souvent cher et, pire, vous avez la
peau qui poisse ! La meilleure protection est celle
des serpentins insecticides. Le fameux YOTOX sénégalais
(Yo=moustique) dispo en Guinée Bissau est hyper
efficace. Vous en trouverez également de marque
Bayer. Vous l’allumez le soir quelques minutes avant
de vous coucher dans votre chambre et il se diffuse
tout au long de la nuit. Vous ne poisserez pas avec
le repellent et vous ne crèverez pas de chaud avec la
moustiquaire. On trouve le Yotox dans TOUTES les boutiques
de Bissau
et dans certaines boutiques des régions. Donc pas d’inquiétude
à avoir. De plus, le prix est intéressant. La
spirale coûte 75CFA (0,11euros), et vous en utilisez
une par nuit (si la pièce est grande mettez en deux).
En parlant des bêtes qui piquent, méfiez-vous des mouches
tsé-tsé : même si cet avertissement ne concernent que
les rares voyageurs qui se rendent dans l'Est de la
Guinée-Bissau, il faut prendre garde. En effet, si les
risques d'attraper la maladie du sommeil sont quasiment
nuls (il faut se faire piquer des centaines de fois
pour l'attraper!), les piqûres sont toujours désagréables.
Elles sont peu douloureuses (comme la piqûre d'un taon)
mais vous démangent pendant de longs jours.
Photo à gauche
: mouche tsé-tsé piquant un bœuf
n Baignade
: Plusieurs périls peuvent vous guetter lors de vos
baignades en Guinée-Bissau. Contrairement au Sénégal,
il n'y a pas de barre sur les magnifiques plages du
pays. La mer est particulièrement calme et sûre à ce
niveau là. Dans l'archipel des Bijagos, les vagues étant
complètement cassées, la mer est plate comme un lac
! En outre, il n'y a ni oursins ni pierres coupantes
puisque le fond est constitué à 100% de sable.
Le danger en Guinée-Bissau est 100% animal. Les raies
qui sont nombreuses à quelques mètres du bord de la
plage dans les îles Bijagos constituent le plus grand
péril. Elles sont très petites (taille d'une assiette),
et de la même couleur que le sable. Cela les rend donc
invisibles. Ces poissons inoffensifs ne vous attaqueront
évidemment jamais et même fuiront vous tapez bien
du pied quand vous rentrez dans l'eau. Mais si jamais
vous marchez dessus, elles risquent de vous piquer avec
leur dard et là, c'est la catastrophe. J'ai vu un homme
piqué par une raie sur l'île de Bubaque et il avait
une jambe de sumo du genoux jusqu'au pied ! Douleur
atroce et durable garantie. Heureusement que les sœurs
italiennes de la mission de Bubaque était là pour l'aider.
Bref, c'est idéal pour finir son séjour prématurément
et se faire rapatrier. Attention également aux méduses
présentes par ci par là de mai à novembre sur
l'ensemble des plages du pays. Elles ne vous tueront
pas et ne vous marqueront pas mais vous serez bon pour
3 ou 4 heures de sensation de brûlure. Les méduses présentes
sont violettes avec un filament urticant de 2 à 3 mètres.
Pour finir, parlons des requins. Une mer tropicale n'en
est pas une s'il n'y a pas de requins. Hé bien rassurez-vous,
les eaux bissau-guinéennes en sont infestées. Il suffit
de voir un bateau de pêche rentrant au port pour
s'en apercevoir. Il y a peu d'endroits dans le monde
où les requins sont si nombreux ! Mais rassurez-vous,
ils sont pour la plupart inoffensifs. De petite taille,
ceux qui pénètrent dans les Bijagos n'attaquent
pas l'homme. En effet, dans les îles Bijagos, les eaux
sont si peu profondes qu'un gros requin s'y embêterait
vite. L'espèce la plus dangereuse, de part le nombre
élevé de spécimens, est le requin
marteau , mais encore une fois, les gros sont au large.
Les plus aggressifs sont les requins bouledogue.
Photo à droite :
un bébé requin marteau dans les mains
d'un enfant
n
Soleil et chaleur : La Guinée-Bissau est un pays
humide et chaud. Très chaud même à certains moments
et certains endroits. Si la côte et les îles Bijagos jouissent de l'océan qui tempère un peu la canicule,
l'est du pays est une fournaise de mars à juin. Boire,
boire et boire absolument. En cas de marche à pied ou
de promenade en brousse prévoyez d’emmener au moins
1 litre d’eau par heure et par personne. Casquette,
bob Pastis 51 ou chapeau de paille de rigueur et dermophile
indien pour vos lèvres dans la poche. Si vous n'avez
pas de dermophile, achetez sur place du beurre de karité
: ça pue, mais c'est efficace, naturel et pas
cher. Petit accessoire sympa et pas du tout superflu
quand le thermomètre explose, le brumisateur d’eau d’Evian
qui fera l’effet d’un extincteur sur votre visage en
feu. Malgré tout, ces énormes chaleurs de saison sèche
sont paradoxalement très supportables car l’air est
sec. Durant la saison des pluies, les températures dépassent
rarement les 32°C sur l’ensemble du territoire mais
l’humidité de l’air dépassant les 98% font des jours
et des nuits des enfers de transpiration et d’étouffement.
Essayez de dormir dans des endroits aérés tels que les
cases traditionnelles en banco.
Voir aussi la
page formalités pour les vaccins
Voir aussi la trousse
médicale idéale à emmener
Voir aussi
la page sur la plantes médicinales de la médecine
traditionnelle bissau-guinéenne
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