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Bubaque, Rubane et Soga

Jeune Bijagos à BubaqueLes Bijagos, c'est avant-tout Bubaque, son île la plus peuplée (environ 10.000 habitants) et la capitale administrative et touristique de l'archipel. La première fois que je débarquais à Bubaque (je connaissais déjà bien Bissau mais la difficulté d'accès aux îles m'empêchait à chaque fois de les visiter) ce fut une expérience palpitante. Après plusieurs heures d'attente sur le port de Bissau, une occasion de partir se présente enfin : la navette privée d'un des hôtels de l'archipel devait justement rentrer sur l'île de Rubane et prendre des passagers à titre payant permettant ainsi d'amortir le prix du trajet. Le voyage pouvait donc commencer. Une merveille ! Sur les eaux immobiles telles celles d'un lac, entre des îles plus paradisiaques les unes que les autres, le bateau évoluait doucement vers Bubaque, accompagné par quelques poissons volants et par quelques sauts de dauphins. A quelques encablures du bateau apparaissaient des plages complètement désertes et bordées de cocotiers, quelques rares villages Bijagos masqués par la forêt dense, des paysages qu'on ne voit plus guère que dans des régions reculées du monde.

Photos : à droite, un jeune Bijagos du village de Bruce sur l'île de Bubaque, perché sur un fromager avec l'outil servant à inciser les palmiers pour récolter le vin de palme (photo Christian COSTEAUX), ci-dessous à gauche , la rue principale de Bubaque avec en arrière plan la si proche île de Rubane.

Vue du port de Bubaque et de l'île de Rubane à partir du village.Après près de trois heures de voyage, nous arrivions enfin au port de Bubaque, constitué d'une digue en bois surveillée par deux petits bateaux militaires délabrés censés surveiller les côtes. En vérité, cette brigade maritime est surtout là pour empêcher les pêcheurs sénégalais de venir piller illégalement les eaux du pays (il arrive très régulièrement que des pirogues sénégalaises soient arraisonnées et leur occupants mis très justement au placard pour pêche illégale).


Ile de Bubaque Bijagos
Cliquez pour agrandir la carte de Bubaque

Dès la sortie du port, vous êtes tout de suite dans le "centre-ville" de Bubaque : quelques centaines de cases en banco et toit de palme, une dizaine de boutiques, un mini-marché aux poissons, quelques pancartes de campements, quatre ou cinq bistrots, un night-club décrépi, une station-service préhistorique, une station électrique asthmatique minuscule ne fonctionnant que la nuit, voilà à quoi se résume le village de Bubaque. Les rues sont en terre, tourmentées par des rochers et des creux sculptés par les abondantes pluies du long hivernage (9 mois sur 12). Une seule route goudronnée, rectiligne et en bon état, traverse l'île de part en part, du village de Bubaque jusqu'à la plage de Bruce en passant par l'aérodrome. Les sportifs l'emprunteront sans doute à vélo pour rejoindre cette superbe plage de Bruce (voir plus bas la section "loisirs") qui court sur des kilomètres. A travers la forêt dense, cette route traverse plusieurs villages Bijagos entourés de champs, de forêts et de rizières. Des villageois en pagne traditionnel (la saia) chassent le singe et la gazelle qui endommagent les cultures. Bubaque ne plaira évidemment qu'aux solitaires, aux aventuriers ou aux touristes en mal de dépaysement absolu. C'est le trou du cul du monde et c'est un compliment ! Marcher, nager, découvrir cette nature si verte et si généreuse, découvrir des fruits insolites aux noms improbables ou aller danser occasionnellement dans la gargotte du coin suffit à contenter le voyageur qui à le temps de venir jusqu'ici... A Bubaque, les jours s'écoulent d'une manière bien différente de celle que l'on connaît dans les villes. Le silence est d'or, à peine troublé parfois par cri d'un singe ou d'un oiseau aux couleurs chatoyantes. Lorsque le soleil décline à l'horizon et qu'enfin la température décroît, prenez le temps d'aller vous promener sur un des pontons pour y voir quelques poissons sauter à la recherche d'une proie.

A savoir : l'île est infestée de mambas. Ces serpents de grande taille sont parmi les plus dangereux du monde. Evitez donc lors de vos balades, les hautes herbes et les sous-bois aux branches basses. Ces charmants reptiles aiment à se laisser tomber des arbres pour mordre leurs proies. Des cobras prolifèrent également en nombre.

Liaison Bissau-Bubaque : 2500CFA en pirogue. C'est pas très confortable mais c'est rapide. Essayez d'emprunter un bateau d'hôtel c'est plus confortable. Pour le moment le bateau officiel ne fait plus le trajet hebdomadaire. Il était de toute façon dans un état si lamentable que la durée du trajet et surtout sa sécurité n'étaient plus assurées.

DORMIR A BUBAQUE