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BISSAU

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les armoiries de la ville de BissauBissau est la capitale de la Guinée-Bissau. Il aura fallu adosser le nom de la ville à ce minuscule pays pour le différencier de la Guinée, la grande, dite parfois Guinée Conakry, qui enserre la Guinée-Bissau par le Sud.

La ville de Bissau se trouve pratiquement à équidistance des frontières nord et sud du pays dans l'estuaire du Rio Gêba. En plus d'être la capitale, c'est également la plus grande et la seule ville du pays, le seul centre économique majeur et le seul port de débarquement digne de ce nom. Administrativement, Bissau est également le chef-lieu du secteur autonome de Bissau.

Illustration à droite : les armoiries de la ville de Bissau

Bissau a été fondée en 1687 par les Portugais qui en ont fait un port et un comptoir commercial. C'est en 1942 que la ville devint capitale de la Guinée Portugaise. Elle a gardé depuis ce statut administratif à l'exception d'une courte période 1973-74 durant laquelle le PAIGC, en guerre contre le Portugal, décréta Madina do Boé capitale.


Bissau dans les années 1900
Au début du 20ème siècle, Bissau vu du Rio Gêba n'était pas très différente d'aujourd'hui. (carte de la collection I&M)
Cliquez pour agrandir

Carrefour de Santa Luzia et Antula à BissauEn 2007, moins de 400.000 Bissaliens (c'est comme ça qu'on appellent les habitants de Bissau) habitent à Bissau sur une surface d'à peine 77km2 (soit environ 5200 hab/km2). A titre de comparaison, la superfice de Bissau égale celle de Castelsarrasin...

Photo à gauche : croisement de Sta Luzía, sur la route de l'aéroport (photo Christian COSTEAUX)

Géographiquement, la petite ville de Bissau tourne autour de la place des Héros Nationaux (praça dos Herois Nacionais) où se trouve notamment l'ancien palais présidentiel détruit pendant les évènements de 1998-1999. La place est la plupart du temps totalement déserte mais elle tient lieu de centre ville. C'est d'ailleurs d'ici que commence l'avenue Amilcar Cabral qui descend sur 350 mètres vers le port de Pidjiguiti. Toutes les rues de la capitale portent des noms à la gloire des pays lusophones et de leurs héros de l'Indépendance : avenue du Brésil, rue de São Tomé, rue de l'Angola, avenue du 3 août, etc...

Cathédrale catholique de BissauAzulejos sur une maison coloniale de BissauLa vieille ville coloniale de Bissau ne s'étend que dans un rayon d'à peine 500 mètres autour de la place des Héros Nationaux. Une heure suffit donc pour arpenter l'ensemble des rues du "vieux Bissau". La plupart des ministères, l'hôpital Simão Mendes (le plus "grand" du pays), le palais de justice, les banques, le stade national Lino Correia, la centrale électrique, la forteresse d'Amura, le cimetière et la zone universitaire sont concentrés dans cette partie de la capitale. Malgré cela, presqu'aucun véhicule ne circule et le peu de piétons que l'on peut apercevoir contraste avec l'effervescence habituelle des capitales africaines. Les couleurs pastels, rose et jaune en particulier, dominent sur les façades des magnifiques maisons d'architecture coloniale. Les bâtisses des riches marchands ou des hauts fonctionnaires portugais sont facilement identifiables grâce aux azulejos, ces fresques murales faites de carreaux de faïence émaillés et peints à la main. Art typiquement portugais (et particulièrement lisboète), les azulejos ornant les façades des maisons montraient la fortune de l'occupant.

Au Nord et au Sud, la vieille ville est bordée de mangrove. Le Bissau populaire s'est donc étendu au fil du XXe siècle à l'Est du centre colonial. Les quartiers populaires de Bandim, de Chão de Papel, d'Alto Crim, de Mindará, de Reino, de Cupelon de Cima et Cupelon de Baixo, de Belém, de Missirá, de Sintra, de Calequir, d'Amedalai, de Rossio ou de Nema se sont créés et on vu grossir leur population. L'architecture de ces quartiers est le plus souvent traditionnelle avec les mêmes matériaux que dans les zones rurales : paille, briques en banco, etc... Ces maisons construites sous forme de concessions sont souvent les plus modestes. Eau courante et électricité y sont rarement présentes.

Photos ci-dessus : à gauche, de magnifiques azulejos sur la façade de la Casa Belinca, derrière le palais de justice, à droite, la cathédrale catholique de Bissau (photos Christian COSTEAUX).

La ceinture de quartiers populaires la plus proche du centre-ville offre quant à elle un habitat construit avec des matérieux modernes. Les cours sont plus souvent cimentées et la tôle a remplacé les toits en chaume. L'eau et l'électricité ainsi que plus rarement le téléphone y ont fait leur apparition. Cette amélioration du niveau de vie vient le plus souvent d'un emploi de fonctionnaire occupé par un membre de la famille. Enfin, dignes vestiges de l'aide cubaine et soviétique, quelques bâtiments de style "HLM de Sarcelles" s'étendent le long de l'axe menant à l'aéroport international Osvaldo Vieira avec un des plus beaux spécimens près de l'ambassade du Brésil.
Photo à droite : siège du PAIGC sur la place des héros nationaux

Si Bissau ne compte aucun parc municipal, la ville demeure cependant très verte. Tous les Bissaliens, quels que soient leurs moyens, s'emploient en effet à fleurir leurs cours, leurs perrons ou leurs jardins. Chaque concession est en outre dotée d'un ou plusieurs arbres, fruitiers ou non : palmiers, anarcardiers, cocotiers, fromagers ou manguiers abondent à Bissau. De plus, la ville est cernée par la forêt et la mangrove.

La faible circulation automobile, la quiétude des rues et ruelles fleuries, les architectures traditionnelles ou coloniales si en harmonie avec l'environnement font donc de la capitale bissau-guinéenne l'une des villes les plus agréables de la planète. On ne se lasse pas d'y flâner, en fin d'après-midi lorsque la chaleur fait place à une brise plus agréable. Les terrasses des cafés et maquis où la population déguste une bonne bière "Pampa" sont des lieux d'échange incomparables où les difficultés de la vie quotidienne viennent quelques instants s'effacer.

Photo à gauche : une superbe petite maison coloniale aux tons roses, près du port de Pidjiguiti, rue Mbana dans le centre-ville de Bissau (Photo Christian COSTEAUX).

Aujourd'hui, les traces des évènements tumulteux de la période 1998-2004 ont presque tous disparu. Seul le palais présidentiel, partiellement détruit par des tirs de roquettes et des incendies, rappelle aux passants ces tristes évènements. La Chine populaire, que la Guinée Bissau a récemment reconnu (Pékin donne plus d'argent que Taïwan...) a proposé en juin 2006 de le reconstruire. Elle a déjà assuré l'édification d'une assemblée nationale flambante neuve !

Le Palais Présidentiel de BissauPalacio do Governo de Bissau
Le Palais Présidentiel sur Place des Héros de la Nation (en 1997 avant la guerre
et en 2006 partiellement détruit par des tirs de bazookas...). Cliquez sur les 2 photos pour agrandir. La Chine a fait un don fin 2011 pour réhabiliter ce palais présidentiel.

A un petit kilomètre du port de Pidjiguiti, sur le Rio Gêba, l'île du Roi (ilhéu do Rei), semble surveiller la capitale depuis le fleuve. Quelques 500 personnes habiteraient sur cet îlot mesurant moins d'un kilomètre dans sa plus grande longueur. Du port, de majestueuses constructions roses ont une vue imprenable sur les deux rives du Gêba. Quelques cultivateurs y ont encore des exploitations.


Photo ci-dessus : le port de Pidjiguiti vu de la rade (Photo Steven Waldman). Cocotiers, bâtiments coloniaux et épaves de navires donnent une atmosphère particulière à ce lieu chargé d'histoire.

la brique de banco est le composant principal des maisons de Chão de Papel à BissauA l'Est, sur la route menant à l'aéroport de Bissalanca, s'étendent des quartiers résidentiels tels qu'Alto Bandim ainsi que des administrations. La salubrité de cette zone éloignée des mangroves et la proximité de ce qui est resté longtemps le symbole du luxe à Bissau, l'hôtel Hotti, a attiré les personnels des organisations internationales et les plus riches Bissau-Guinéens. Cette concentration "d'huiles" le fait être surnommé "quartier des ministres" par la population. Le long de la route, des grands groupes scolaires, le musée d'ethnologie de Bissau, un grand nombre d'entreprises ou des ambassades rendent l'Avenue de l'Unité de la Guinée et du Cap Vert très animée. A son arrivée dans le quartier de Bandim, cette avenue, la plus grande de la capitale, a vu s'installer tous les grands commerces de la capitale : labos photo, boulangeries, stations services, quincailleries, etc...

Le quartier de Bandim, très cosmopolite, est habité par des populations venant souvent des régions rurales du pays. Beaucoup de Sénégalais, des commerçants du marché Bandim, occupent également cette zone. La plupart des habitations, bien que modestes, sont ici construites "en dur" et sont équipées d'eau et de courant. Entre Bandim et la vieille ville, c'est le quartier traditionnel de Chão de Papel qui s'étend jusqu'en lisière de mangrove. Les maisons d'architecture traditionnelle sont assemblées en concessions.

Photo à droite : la brique de banco est le composant principal des maisons de Chão de Papel (Photo Christian COSTEAUX)

Les quartiers Nord, qui eux commencent à Santa Luzía, sont les plus agréables car ils sont situés à quelques mètres d'altitude. Tout est organisé ici en "tabanka". On s'y sent comme au village, tapis sous les arbres. De petites fabriques d'alcool artisanal distillent du caju, des petits bistrots innombrables proposent des bières Castel plus ou moins fraîches dans les ruelles paisibles et légèrement vallonées de Poblá ou Pedreira. La route d'Antula est bordée par des arbres gigantesques qui protègent les maisons de la chaleur. Le silence dans ces quartiers n'est brisé que par quelques morceaux de musique capverdienne sortant des hauts-parleurs asthmatiques d'un vieux lecteur de cassette. Bref, vous l'aurez compris, chaque quartier a son originalité et son intérêt. Bissau, la petite capitale africaine est riche de ses quartiers périphériques qui accueillent 90% de la population de la ville.

entrée du Mercado Central à BissauLes lieux les plus effervescents de la capitale sont sans aucun doute les marchés : tout s'y vend, tout s'y achète. Que vous souhaitiez vous acheter un sanchu (singe) pour le ragout de midi ou trouver un faux jean Levi's, vous trouverez votre bonheur. On vient de loin, de villages parfois très reculés, pour écouler ses marchandises agricoles ou artisanales ou pour acquérir des biens de consommation rares à la campagne. Espaces aux mille couleurs, aux mille odeurs et aux mille bruits, les marchés de Bissau voient des clients et des vendeurs venir de jusqu'au delà des frontières : Sénégalais, Mauritaniens, Gambiens et Conakro-Guinéens sont nombreux dans les allées commerçantes. Les trois marchés principaux de Bissau sont respectivement le marché Bandim dans le quartier du même nom, le Mercado Central dans le centre-ville colonial (derrière la grande poste), et le marché de Santa Luzía sur la route d'Antula. Si les marchés de Bandim et de Santa Luzía sont des marchés populaires qui vendent de tout, le Mercado Central est spécialisé dans l'alimentaire et il s'adresse principalement - vu les prix - aux expatriés.

Photo à gauche : entrée du Mercado Central, en centre-ville derrière la grande poste (photo internaute de la galerie)

Centre Culturel Français de BissauBissau, comme Rio de Janeiro au Brésil, est connu pour son carnaval annuel. S'il est de taille plus modeste, "O Carnaval Anual de Bissau" n'en demeure pas moins un évènement très haut en couleur. Chaque communauté du pays, chaque quartier de Bissau s'y prépare longtemps à l'avance. C'est l'évènement culturel de l'année. Le touriste pourra également admirer la forteresse d'Amura (Fortaleza d’Amura) construite jadis par les Portugais. Ses murailles noires et imposantes donnent une atmosphère oppressante à tout le port qu'elles dominent. Le mausolée d'Amilcar Cabral, héros de l'Indépendance, y a été édifié. A 200 mètres, sur le port, le Mémorial de Pidjiguiti commèmore le massacre des dockers et des pêcheurs grévistes par l'armée portugaise le 3 août 1959 (ce fut l'évènement qui précipita la guerre d'Indépendance). Le Centre Culturel Français, haut lieu de la culture à Bissau a récemment été réouvert (en mars 2004). Il avait été endommagé et pillé durant les affrontements armés de 1998-2000. Les Bissaliens, surtout les plus jeunes, sont très attachés à la langue française, passeport obligé pour pouvoir voyager en Afrique de l'Ouest. Le centre culturel brésilien, le musée ethnologique de Bissau ou l'Institut National des Arts de Guinée Bissau sont autant de lieux culturels intéressants à visiter pour les Bissaliens ou les étrangers.

Bissau pratique (Bissao) Photo à droite : le Centre Culturel Français sur la place Ché Guévara : Cliquez pour agrandir


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Notes et références

Bibliographie

  • Michel Cahen (dir.), « Bissau, ville coloniale », in « Vilas » et « cidades » : bourgs et villes en Afrique lusophone, L'Harmattan, Paris, 1989, p. 81-97(ISBN 2-7384-0431-6)
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