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Les Manjaks

Les Manjaks (on écrit également Manjack ou Manjaques) constituent la communauté la plus dynamique de Guinée-Bissau.

Ils se nomment eux-mêmes « Manjaku » (signifiant "je te dis") mais les Sénégalais les nomment « Ndiago »

Que dire d'eux sinon qu'ils sont multicartes ! En zone rurale, ce sont des agriculteurs émérites. De la culture du riz à la récolte du vin de palme, leur talent dans ce domaine est incontestable. Mais ils excellent également dans l'artisanat. En Guinée-Bissau, mais aussi dans tous les pays frontaliers, quelle ville n'accueille t'elle pas un tisseran manjak ? En effet, l'artisanat du tissage de tissu et de pagnes est une véritable tradition chez les Manjaks. C'est à l'Ouest que l'on retrouve les villages manjaku, principalement dans la région du Cacheu : villes de Canchungo, Cacheu, Calequisse, îles de Pecixe, Jeta, etc...
En Guinée-Bissau, les Manjaks sont principalement adeptes des croyances traditionnelles. Cependant, nombreux sont également les catholiques ainsi que quelques musulmans.

Photo à droite : scarifications traditionnelles chez une jeune manjak vers 1920



Les Manjaks sont présents dans les pays suivants : Gambie, Casamance, Guinée-Bissau
Population en Guinée-Bissau : environ 230 000 en 2012
Activité traditionnelle en milieu rural : tissage, culture

Très tôt, la communauté manjaku s'est ouverte au monde. Les premiers immigrés africains en Europe furent souvent des hommes manjaku, embarqués comme matelots dans les navires marchands. La guerre d'indépendance en Guinée Bissau fut également une raison pour essayer de trouver plus de prospérité ailleurs. La plupart des Manjaks du Sénégal sont d'origine bissau-guinéenne. En Europe, et surtout en France, la communauté manjak installée parfois depuis plusieurs générations garde de forts liens avec le village d'origine. Les associations de ressortissants manjaks sont innombrables et les fonds récoltés permettent d'initier des projets importants : écoles, dispensaires, etc... Parallèlement à ça, de nombreux Manjaks investissent à Bissau dans des commerces, taxis, bars, etc... Economiquement puissante, la communauté manjak est aussi le vivier d'un grand nombre de sportifs de renommée internationale, principalement dans le domaine des arts martiaux et du football. Les noms de famille les plus répandus sont Mendy, Gomis, etc...

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Lien externe : l'association Calequisse (du nom du village)
Lien externe : Cercle de développement de la diaspora manjaku
Lien externe : Le portail manjak.fr
Lien externe : Kandeer Manjaku, portail culturel manjak

Bibliographie

  • (fr) Le Manjak (revue d'informations culturelles et sociales, éditée par Théodore Gomis)
  • (fr) Amadou Diop, Tradition et adaptation dans un réseau de migration sénégalais : la communauté manjak de France, Université de Paris, 1981 ?, 337 p. (thèse de 3e cycle)
  • (fr) A. M. Diop, Rite de passage et système religieux chez les manjaques
  • (fr) F. Galibert, « Au pays des Manjaques », Annales de l'Extrême-Orient et de l'Afrique, sept., nov., déc. 1887, janv. 1888, p. 65-74, 143-149, 180-185
  • (fr) Maria Teixeira, 1995, « Croyances et pratiques religieuses des Manjak en Guinée-Bissau », Le Manjak, n° 3, p. 7-9
  • (fr) Maria Teixeira, 1996, « Changement social et contre sorcellerie féminine chez les manjak de Canchungo émigrés à Ziguinchor : les réponses du Bëpene et du Kasara » Thèse de l'EHESS
  • (fr) Maria Teixeira, 1997, « Dynamique des pouvoirs magico-religieux des femmes manjak de Canchungo (Guinée-Bissau) émigrées à Ziguinchor (Sénégal) », Soronda Revista de Estudos Guineenses/Soronda Revue d’Études Guinéennes, n° 1 (1), p. 121-157
  • (fr) Maria Teixeira,1998, « Bouleversements sociaux et contre-sorcellerie manjak. Guinée-Bissau/Sénégal », Cahiers de Sociologie Economique et Culturelle, n° 30, Décembre p. 63-87
  • (fr) Maria Teixeira, 2001, Rituels divinatoires et thérapeutiques chez les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal, Paris, L'Harmattan
  • (fr) Maria Teixeira, 2001, « Origines et transformations d’un culte de possession chez les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal », in Marie-Claude Dupré, (sous la direction de), Familiarité avec les dieux. Transe et possession en Afrique Noire, La Réunion, Madagascar, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, Collection Anthropologie, p. 223-248 (avec CD-Rom : séquences de possession filmées entre 1999 et 2000)
  • (fr) Maria Teixeira, 2001, « Un rituel d’humanisation des nourrissons : le kabuatã manjak (Guinée-Bissau/Sénégal) », Journal des Africanistes, 71-2, p. 7-31
  • (fr) Maria Teixeira, 2001, « Développements contemporains d’un culte de soins : le kasara manjak (Guinée-Bissau, Sénégal) », Cahiers de Sociologie Economique et Culturelle, n° 35, p. 75-90
  • (fr) Maria Teixeira, 2004, « Circulation des fluides et transformation des êtres. Les Manjak de Guinée-Bissau », in Françoise Héritier et Margarita Xanthakou (sous la direction de), Corps et affects, Paris, Éditions Odile Jacob, p. 187-203
  • (fr) Maria Teixeira, 2007, « Questionner la mort pour préserver la vie : Les Manjak du royaume de Babok, Guinée-Bissau », in Ilario Rossi, (sous la direction de), Prévoir et prédire la maladie, Paris, Aux lieux d'être, pp. 49-66
  • (fr) Maria Teixeira, 2007 à paraître, « Maïmouna et Mery : Devineresses-guérisseuses dans un réseau migratoire », in Emmanuelle Simon et Laurent Pordie, Figures de guérisseurs contemporains. Le néo-traditionalisme en biographies, Paris, Karthala
  • (fr) Maria Teixeira, 2007, « Parachever l’humanité. Toilette, massage et soin des enfants manjak (Guinée-Bissau, Sénégal) », in Doris Bonnet, Laurence Pourchez, Du soin au rite dans l'enfance, Paris, Editions Eres
  • (fr) Maria Teixeira, 2008, « Sorcellerie et contre-sorcellerie : un réajustement permanent au monde. Les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal », Cahiers d'études africaines, XLVIII (1-2), n°189-190. pp. 59-79
  • (fr) Maria Teixeira en collaboration avec Ndiasse Thiam, « Stratégie de communication et attitudes linguistiques d'un groupe minoré : le cas des manjak sénégalais »,
  • (pt) António Carreira, Vida social dos Manjacos, Centro de Estudos da Guiné Portuguesa, Bissau, imprimé à Lisbonne, 1947, 185 p.
  • (pt) Artur Martins de Meireles, Mutilações étnicas dos Manjacos, Centro de Estudos da Guiné Portuguesa, Bissau, 1960, 172 p.