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Les Peuls

Les Peuls occupent l'essentiel des régions de l'est de la Guinée-Bissau. 20% des Bissau-guinéens sont Peuls. C'est incontestablement une des ethnies les plus connues d'Afrique et sûrement la plus disséminée : ils représentent un pourcentage non négligeable de la population dans les pays suivants : Mauritanie, Sénégal, Mali, Tchad, Guinée, Guiné-Bissau, Sierra-Léone, Libéria, Burkina, Niger, Nigéria mais sont descendus durant leurs conquêtes jusqu'en Centrafrique ou au Cameroun! A travers les pays, on les appelle de nombreuses manières : les Peulhs, les Fulas, les Fulanis, les Pulaars, les Haal-Pulars, ....mais la langue reste la même et les coutumes sont inchangées depuis les ancêtres. Musulmans orthodoxes ou membres de la confrérie Tidjane, leur activité traditionnelle est l'élevage. Mais au fil des années, les difficiles conditions climatiques et l'explosion démographique les ont forcés à exercer d'autres professions : coiffeur, taximan et petit marchand sont les principales. Leur petite taille, leur teint clair et leurs traits fins les font souvent passer pour des métisses. Les légendes touchant à l'origine des Peulhs sont très nombreuses. On dit par exemple qu'ils viendraient d'Ethiopie ! Leurs similitudes avec les guerriers Massaïs du Kenya sont nombreuses : peuple nomade vénérant les bovins qui font leur richesse à tel point qu'en tuer ou en vendre un est un acte impensable. Cette vénération fait la pauvreté des Peulhs car leur travail ne leur rapporte pas de quoi vivre. Les troupeaux devant rester dans la famille il n'est pas rare de voir se concrétiser des mariages entre proches cousins. Les bovins de plus en plus nombreux n'ont plus de quoi se nourrir et meurent de faim durant les mois secs de l'année. On accuse pour cela les Peulhs d'appauvrir le pays et de contribuer à la désertification par l'appauvrissement des sols.

Photo à droite : groupe de femmes peul.

Les noms de famille sont très peu variés : plus de la moitié des Peulhs s'appellent Bâ, Baldé ou Diallo ! Bâ est cependant plus courant en Guinée. Les prénoms masculins sont les mêmes que les autres ethnies musulmanes (Mamadou, Abdoulaye, Lamine...). Les prénoms féminins ont eux plus tendanceà ajouter le suffixe "mata" : Oulimata, Fatoumata, .... NénéGalé est également assez courant chez les Peulhs. Les Peulhs sont assez peu scolarisés et on les retrouve rarement aux hautes places en politique comme en affaires.

Population en Guinée-Bissau : 325 000 en 2012
Activité traditionnelle en milieu rural : Élevage

Les Peuls (peul : Fulɓe, singulier Pullo; anglais : Fula ou Fulani) sont traditionnellement des pasteurs de la région sahélo-saharienne qui se répartissent dans une quinzaine de pays (14), en Afrique de l'Ouest, mais également au Tchad, en République centrafricaine et au Soudan. D'abord nomades, beaucoup se sont sédentarisés. Ils sont majoritairement musulmans. Leur dispersion et mobilité ont favorisé les échanges et les métissages avec d'autres populations. Leur origine et celle de leur identité, pas uniquement liée à la langue peule (pular ou fulfulde) a longtemps fait débat. Les Wodaabe, notamment connus pour la fête du Geerewol, sont un des groupes peuls. Les Peuls constituent une minorité dans tous les pays qu'ils habitent. Ils sont cependant le principal groupe ethnique en Guinée (40 %) (15).

Sommaire

  

Dénomination

Le terme « Peul » est la transcription française du mot wolof pë'l qui désigne ce peuple.

Les natifs se nomment eux-mêmes « Pullo » (sing.) prononcez [poullo], pluriel « Fulɓe » (16) [Foulb'é]. Nom propre : un Peul, une Peule, des Peuls.

Les termes fula, fulbé, foulbé, fulani, foute sont des termes attribués par d'autres ethnies d'après les Peuls eux-mêmes. Fulla « errants » (Pullo au singulier). On rencontre aussi d'autres graphies en français, telles que poular ou peulh.

L'ethnonyme apparaît parfois sous la forme de Foulhs, Phouls, Poules, Pouli, (pouli terme qui au fouta djalon islamisé désignait les peuls non converis à la religion islamique) Fouli, foullah, Poullôri - en angl. germ. arab. ful, fula, fulani. « Peul » est le terme le plus utilisé dans les textes contemporains en français. Dans le passé, on l'orthographiait plutôt « Peulh » mais cette forme subsiste parfois et l'on rencontre également « Peuhl ».

En allemand, Ful ou Fulen ; en anglais, Fulani ; en arabe, Fulani ; en wolof, pë'l  (17).

Étymologie

Selon certains, le mot « Pullo » viendrait du verbe « fullade » (éparpiller, disperser au souffle(18). Cependant il s'agit sans doute là d'une étymologie populaire, sans validité scientifique.

À l'heure actuelle, il n'existe aucun consensus quant à l'étymologie du nom ou de ses dérivés (19). L'écrivain Cheikh Anta Diop a lié les Peuls à l'Egypte, comme il l'a fait pour les Sérères et Wolofs (20). La théorie de Diop a cependant été réfutée par d'autres chercheurs dont le professeur Schuh (21). Les chercheurs conviennent aujourd'hui que les Peuls sont plus proches des Sérères et Wolofs, à la fois linguistiquement et culturellement (22)(23).

Population

Les Peuls, ainsi que les Wodaabes (Bororos), sont une ethnie de nomades et semi-nomades vivant en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée-Bissau, en Guinée , au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Soudan mais on les retrouve également au Nigeria, au Cameroun, au Togo.

Au Mali, les Peuls, principalement implantés dans la région de Mopti, constituent la deuxième ethnie après les Bambaras. Au Sénégal, les Haalpulaar (population peule et toucouleur) constituent le deuxième groupe ethnique après les Wolofs. La Guinée-Bissau (20%), Mauritanie, le Mali, le Sénégal, le Niger et la Guinée sont des pays à forte population peule.

Les Peuls sont traditionnellement des nomades. Ceux qui parlent la langue des peuls comprennent également les Toucouleurs et les Haoussas.

Origine des Peuls

Les peuls sont un peuple de pasteurs de la région du sud du Sahara, qui ont été souvent rapprochés des Touaregs ou des Maures (p. 75-76 in Figures peules).

L'origine (ou les origines) des Peuls a donné naissance à une littérature abondante de qualité inégale, qu'il est difficile de résumer.

Histoire

On ne sait pas exactement quand les Peuls sont partis d'Égypte, cependant André Arcin les fait venir de la lisière nord du Sahara jusque dans le sud Marocain. Tauxier préconise la route du sud de l'Algérie et les ferait émigrer de leur pays d'origine (moyenne Égypte) vers le vie siècle avant l'ère chrétienne. Béranger-Féraud, Verneau et d'autres indiquent, également la route septentrionale comme étant celle de leurs migrations (24). Le Sahara est exclu car jugé comme étant un pays désertique et inhabitable difficile à traverser pour une population dont l'économie principale est l'élevage. Seul Motel les fait venir du sud Sahara (25). Cette première migration d'est en ouest leur fera atteindre la vallée du fleuve Sénégal vers le viiie siècle de notre ère (Lhote).Le peuplement Peul s'est par ailleurs effectué par vagues successives, dans différentes régions, à différentes époques (26).Tous les historiens cependant soulignent l' importance historique de cette population en Afrique de l'Ouest où certains s'étant sédentarisés vont créer de petits États théocratiques : le Macina au Mali, le Futa-Toro et le Fuuta Djaloo en Haute-Guinée.

À l'Ouest région du Sahel…

  • vie siècle av.J.C ? - viiie siècle ap.J.C -Arrivée de pasteurs Peuls dans le Hodh de la Mauritanie actuelle en passant par le nord du Sahara encore vert (gravures rupestres du Tassili et du Hoggar).
  • ixe siècle de notre ère - Dans la légende Futanke, le royaume des Dia Ogo.

De l'autre côté du Fleuve Niger…

XIe siècle - Fondation de l'empire almoravide englobant le Maroc et la Mauritanie, les tribus Peules qui s'étaient converties mais avaient abandonné la religion musulmane, furent contraintes de se convertir à nouveau. Persécutées par ces religieux, elles durent fuir vers le sud ; un premier groupe trouva refuge en Sénégambie et au Boundou, un second groupe se réfugia dans le Bas-Sénégal créant par la suite l'empire du Tekrour, futur Fuuta Toro.Le troisième groupe gagna le Macina et fut rejoint par les tribus foulas qui s'étaient dirigées vers le Nil (27).

XIIe siècle - des Peuls refusant l'islamisation de l'empire du Ghana, suite a la pression des Almoravides, fuient vers la région du Fouta-Djalon, puis vers le Macina et enfin au nord du pays Haoussa.

XIIIe siècle - Dans le Tekrour, d'autres Peuls, se mêlent surtout aux Sérères et aux Tekrouri. Les Peuls avec le nomadisme ouest-est, atteignent les régions du Foutah Djallon en Guinée , jusqu'à atteindre les régions du lac Tchad et le nord du Cameroun. C'est ainsi qu'ils se sont étendus sur une bonne partie de la bande sahélienne, du Sénégal au Soudan.

XIIIe siècle - XIVe siècle - L'Empire du Mandé, intègre dans la paix, des ethnies aussi diverses que sont les Touaregs, Wolofs, Bambara, Songhaï, Tekrours, Dialonké, Malinké, Dogons, etc. Toutes ces populations ayant adhéré a la Charte du Manden.

XVe siècle - Sonni Ali Ber empereur de l'Empire songhaï de Gao, grand maître du Soudan Occidental, rattache le Macina, territoire a majorité Peulh, à l'empire de Gao.

XVIe siècle - Koli Tenguella dit Puli, à la fois Peulh et Malinké, à la tête de son armée, repousse les Maures, soumet l'État du Fouta-Toro après plusieurs tentatives, soumet également les Wolofs et les Sérères, annexe l'empire toucouleur (Tekrour), conquiert toutes les contrées s'étendant entre le Haut-Niger à l'est, le Bas-Sénégal au nord et à l'ouest, le Fuuta Jaloo au sud (28). Koly Tenguella une fois roi ( Silatigui ) du Fouta-Toro, installe sa dynastie, les Deniankobé.

XVIIe siècle - Création de l'État théocratique du Fuuta Jaloo (Haute-Guinée).

XVIIIe siècle - Arrivée de tribus Maures arabisées Brakna et Trarza au Futa-Toro, le Walo et le Cayor. Les troupes de Tashomba, appuyées de Marocains et de Hormans (métis de Marocains et de noirs), mettent à sac le Futa-Toro et renversent le régime des Dényankobe. Ils le remplacent par un régime maraboutique (tribus Zénaga). Guerres intestines entre les différents membres de la famille régnante, pillages et razzia fréquentes dans les villages agricoles, appauvrissent rapidement le pays. Mise en place de différents Syratiks au profit soit des Brakna, soit des Trarza.L'action des Maures dans cette région est un échec économique et social. Sous l'influence grandissante des tribus maraboutiques, retrait des Maures en 1786 (29).

XVIIIe siècle - Les Diallubé (pluriel de Diallo) gouvernent les Peuls du Macina. Amadu Bari reçoit la bannière de la djihad, la guerre Sainte islamique, des mains du toucouleur Ousman Dan Fodio, et le titre de "cheikou" (30).

XIXe siècle - L'empire peul du Macina avec Amadu Bari à sa tête conquiert Tombouctou, contrôle Jelgooji, Liptaako, ainsi que le confluent du Sourou et de la Volta Noire au Sud-Ouest de l'actuel Burkina-Faso. Le xixe siècle verra les conversions de Sékou Amadou et cette islamisation leur permettra d'avoir une certaine unité politique. Seuls les Peuls Bororos, Wodaabe « les bannis », en réchapperont. Les « convertis » fonderont alors un empire, l'Empire peul du Macina au Mali, le royaume Peul et Mandingue du Fouladou, en Guinée le Fouta-Djalon et au Nigéria l'Empire de Sokoto. Tous les États à part les deux Fouta, nés au xixe siècle, ont été très éphémères, malgré cela c'est ce qui leur a permis durant ce siècle, d'établir une certaine unité des fulbé, ce qui n'avait jamais été le cas avant.

1811 - Les Peuls remportent une grande victoire sur les Gourmantché, à Dori. Dix ans plus tard, Ilorin sur la côte du Bénin devient un émirat peul, après la lutte menée par Mallam Alimi. En revanche battus à Kissi par les Touaregs en1827, les Peuls doivent abandonner l'Oudalan, région située au Nord-Est du Burkina Faso.

1868 - Écrasement de l'État païen rival du Ngaabu (actuelle Guinée Bissau) par al-hajj Umar puis Samori.

La période coloniale…

XXe siècle - L'arrivée des Européens, dans la région de la Guinée stoppa les grands mouvements cavaliers à la lisière des forêts du sud de l'Afrique occidentale et centrale. L'établissement des Européens stoppa également les échanges commerciaux entre États et radicalisa dans l'ouest africain, la pratique déjà ancienne de l'esclavage. Les Peuls constituèrent un mystère pour les Européens incapables de distinguer les alliances et échanges inter-éthniques instaurés par leur économie (31). Durant tout le xx e siècle ceux-ci les considéreront pour certains, comme des Mahométans armés (élites, nobles) et par conséquent non soumis à l'esclavage (comme les Maures ou les Touaregs), pour d'autres comme des barbares soumis au travail forcé (code de l'Indigénat).

La résistance Peule.

La colonisation fut tardive (Haut-Niger 1854, le Fuuta-Djalon 1896 ; Rivières du Sud 1866) et elle fut relativement brève (à peine 100 ans). Le Gouverneur de la Guinée française était Faidherbe. D'emblée, les Peuls apparaissent aux yeux des Européens comme des Mahométans armés, au même titre que leurs voisins Maures et Touaregs. Leur société extrêmement hiérarchisée parut dès l'abord, trop complexe aux yeux des Européens et difficile a percer (problème de la langue). La France engagea une politique "diplomatique" et commerciale avec les différents États Peuls indépendants.Création d'un Gouvernement général de l'Afrique occidentale française visant à harmoniser la politique française, les trois colonies concernées par le Fuuta Djaloo étaient le Sénégal, le Soudan et la Guinée .On assiste dès lors à une résistance diplomatique : Plusieurs traités furent signés (32), notamment le "traité de commerce et d'amitié" 1881 entre les almami et Bayol qui marqua la première tentative directement impérialiste de la France à l'égard du Fuuta Djaloo : Principalement pour contrer le intérêts Anglais dans la région de la Sierra Leone (33). En signant des traités avec la France et l'Angleterre à la fois, en 1881, en leur refusant de ce fait l'exclusivité du commerce, les dirigeants du pays, les almami, affichaient leur indépendance à l'égard des deux puissances impérialistes et du même mouvement, tentaient de les neutraliser : d'abord en rejetant la version française du traité (34). La récusation de toute notion de contrôle et d'ingérence, le refus opiniâtre de laisser une puissance étrangère empiéter sur la souveraineté de l'État, non seulement en 1881, mais également lors de tentatives expansionnistes ultérieures, (colonne Plat 1887-1888, colonne Levasseur 1888, colonne Audéoud 1888 ) (35), la mission Briquelot en 1888-1889, à l'initiative d' Archinard, tentera vainement de convaincre les almami des intentions pacifiques de la France.Cette résistance s'appuyait sur un concept lapidaire mais clair : "Le Fuuta Djaloo doit être aux Peuls et la France aux français". Ce principe nationaliste réitéré privait la France d'une base "légale" d'intervention.Le rejet par les almami de toute notion de protectorat s'accompagnait d'une résistance militaire, consistant à entraver l'expansion de la France au Soudan en s'alliant à Samori, le principal adversaire de la France. En cela, la France se révéla à peu près impuissante à peser sur les relations entre Samori et les almami. D'autant plus, que depuis l'autonomie des Rivières du Sud (août 1889), celle-ci menait une politique d'expansion pacifique à l'égard du Fuuta Djaloo, remettant à plus tard l'éventualité d'une occupation militaire, tandis qu'Archinard multipliait les lettres d'apaisement à l'égard des almami. Pour préserver sa souveraineté, le Fuuta Djaloo sut aussi habilement exploiter les conflits franco-français et franco-anglais.Jusqu'au décret du 11 juin 1865 instituant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française, explicitement voulu pour harmoniser la politique française, trois colonies étaient concernées par le Fuuta Djalon : Le Sénégal, le Soudan et la Guinée . Chacune d'entre elles, activait sa propre politique à l'égard de l'État peul encore indépendant. Frictions et conflits divisaient en permanence les trois colonies. Si les almami firent parfois preuve de naïveté en politique, ils surent très bien tirer avantage de ces mésintelligences. Ils instrumentalisaient les contradictions franco-françaises pour retarder la mainmise sur leur pays - On assiste également chez le "petit peuple" peul à une résistance sociale : Comme le "rachat" de captifs ou l'interception des caravanes - La politique de la France à l'égard des captifs sera faite d'ambiguïté.Elle consiste en particulier à inciter les captifs à s'enfuir de chez leurs propriétaires Peuls, pour les détourner à son propre profit: Beeckman : "Il serait indispensable de prévenir aux commandants du Soudan de ne pas recevoir aussi facilement les fugitifs du Fuuta Djallon qui servent à peupler les villages de liberté au détriment de notre nouvelle possession, qui a cependant besoin de tous ses bras pour la culture.(36)Las, les Français fourbirent le concept de féodalité, inadapté mais commode, paradigme négatif pour stigmatiser, ouvrir le procès du régime, justifier l'intervention militaire et l'occupation du pays, en se servant des rancœurs et des frustrations du petit peuple opprimé (37). Le 14 novembre 1896, les Français défaisait Bokar Biro le neveu de Soriya Ibrahima qui lui avait succédé après sa mort en juillet 1890 (alternance Amadu / Bokar Biro, 1891-1896) à la bataille de Poredaka (38). Contrairement aux autres colonies françaises, ils ne seront pas intégrés dans l'armée. Officiellement pour des raisons "physiques" (39).La résistance peule est notée sur le plan historique par un certain nombre d'études et d'ouvrages, textes, lettres manuscrites par des Peuls eux-mêmes et archivées, au Archive Nationales du Sénégal (ANS) et en France (40)(41). Le référendum du 28 septembre 1958 la Guinée , sonnera la fin de la période coloniale.

1958 - À partir des années 1960, la montée des nouvelles générations non soumises à l'esclavage, permirent aux jiyaabe et aux descendants des Bourouré d'autrefois, de jouer un rôle politique indéniable dans différents pays. Au Sénégal, Mamadou Dia, élu Président du Conseil de Gouvernement en novembre 1958, le demeura après la proclamation de l'indépendance du pays en 1960, mais, accusé d'une tentative de coup d'État en 1962, il fut destitué. Dès 1960, Ahmadou Ahidjo, se trouva à la tête du Cameroun. C'est aussi le temps de brefs sursauts nationalistes. De 1983 à 1987, Thomas Sankara présida aux destinées du Burkina-Faso.En Guinée , les opposants Peuls au régime politique dictatorial de Sékou Touré furent persécutés, entraînant au début des années 1970 un million de Peuls dans la diaspora. Aujourd'hui la diaspora peule concerne lesÉtats-Unis, le Canada, l'Angleterre, la France, le Portugal, les îles du Cap-vert et les pays africains limitrophes.

Religions

Berger PeulLes Peuls de nos jours sont presque tous musulmans. Une partie des Peuls d'Afrique de l'Ouest, ont été parmi les propagateurs de l'islam sunnite, notamment avec des personnages de l'ethnie Tekrour (TorooBé), comme Ousmane Dan Fodio, fondateur de l'empire du Sokoto (Dèm du Sokoto),Sékou Amadou, fondateur de l'empire Peulh du Macina, et Amadou Lobbo Bari "Emir du Macina", Muhammad Bello "sultan du Haoussa", Modibo Adama, fondateur du royaume Peulh de l'Adamaoua. Sur le plan socio-géographique, les Peuls conquérants pratiquant le djihad sont souvent des familles Peules sédentaires (en particulier en Afrique de l'Ouest) et métissées avec les populations avec lesquelles ils cohabitent. Création d'écoles coraniques, propagateurs de confréries soufies, soufisme (42).

Photo à droite : un berger peulh

Cependant, le syncrétisme d'Orient est toujours présent. Ainsi on peut trouver des Peuls musulmans, des Peuls chrétiens et des Peuls animistes parfois au sein d'une même famille.

Nomadisants aux frontières des cultures des peuples d'Orient, de la méditerranée, des autochtones d'Égypte-Libye, et de Nubie (actuel Soudan), on retrouve dans le corpus peul ces diverses influences accumulées au cours des siècles… Notamment avec le symbolisme de l'Égypte antique par rapport aux bovidés, liés a de nombreuses hypostases du divin: Apis, Hathor, Isis. Tout comme ses hypostases du démiurge Amon, sont représentés portant un disque solaire entre leurs cornes, Géno (divinité présente en Numidie et en Grèce ancienne où elle était un rite civique relié aux Mystères d'Éleusis), qui est le nom traditionnel donné à Dieu par les Peulhs, crée en premier la vache sacrée qui porte l'univers entre ses cornes. On retrouve également la clé Ankh, Ankh qui signifie : Vie en Égyptien ancien, que l'on retrouve dans le vocabulaire Pulaar, sous le nom de Wonki,Onki en Copte, Yonki dans les langues Mandées. Le mot Wonki, Onki, Yonki, gardant le même sens. La notion ontologique du Ka qui signifie en égyptien ancien, le souffle divin, kin en Pulaar, pour le rapport avec le nez, par lequel l'homme respire donc vie, Ka en pulaar, qui veut dire : être, exister. Car pour le Peulhs on ne vit que lorsque le souffle divin anime le corps physique.

Sur un plan moins symbolique, il convient de ne pas oublier la lente pénétration des bergers vivants en marge des grands centres urbains, s'enfonçant toujours plus avant dans les brousses du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigéria, du Tchad, du Centre-Afrique…Mais c'est chez eux que persistent des traditions pré-islamiques - (persistance d'un shamanisme d'élevage) : génie du cheptel Kumen ; génie de la chasse Kondoron (nomades) - (résidus de religion shivaïte shivaïsme et védique védisme): Trinité et triades des contes initiatiques ; rite du feu ; croyances aux génies tutélaires (de type lunaires); traces d'une religion solaire ( Œil solaire de Géno dieu Créateur); esprits des eaux (ondines) ; esprits aériens (sylphes); Ketiol dieu des arbres; génies-nains (gnomes); habitants minuscules et invisibles des forêts ; génie de l'eau Tyanaba ; génie du feu ; génie du vent ; Dieu-initiateur émanation de Géno, Kaïdara ; Lâred'i ou génies gardiens honorés sur un autel domestique (kaggu) - sont toujours présentes au quotidien  (43)(44).

Anthropologie sociale et culturelle

Héritage culturel

La transmission orale des traditions et des légendes est très importante chez les Peuls. Enseignée auprès des adolescents par les personnes les plus âgées et en particulier les femmes au travers de chants, de contines. La langue est encore essentiellement orale et transmise par les femmes. Elles véhiculent l'histoire du peuple, ses exploits, ses rites et ses vertus.

Goût prononcé pour les langues, la poésie, les louanges, les épopées (joutes verbales : Kirlé au plur. ; Hiirdé au sing. ), développement d'une littérature. Dans cette transmission orale des traditions, n'oublions pas de mentionner le role important qu'y jouent les griots (historiens). La plupart des Peuls sont polyglottes. La beauté est recherchée, la probité, la sagesse, l'intelligence et la discrétion figurent parmi les règles à suivre du pulaaku, ces règles souples régissant la « pulanité ».

Artisanat

L'artisanat peul est également important : couvertures munja. La manufacture est l'affaire des « actants ». Les nomades peuls ne sont pas artisans, ils passent des commandes chez les autochtones des pays qu'ils traversent. Les nomades fabriquent eux-mêmes les calebasses, les chapeaux coniques, leurs tabliers de cuir. Les Peuls sédentaires pratiquent l'artisanat, un artisanat typiquement peul, mais on peut trouver dans certaines zones des fusions de styles ethniques. Les Peuls sont d'excellent tisserands (45).Ils tissent le coton et la laine avec un métier à tisser dont l'importation viendrait d'Asie d'après Henri Lhote.Ce sont à l'image des Touaregs des orfèvres. Ils sculptent des bijoux en or et en fer qu'ils associent au cuir et à des perles. Le sens esthétique chez les Peuls est très poussé et célèbre (46). Chez les Peuls sédentaires, il existe des castes d'artisans, les maboulé, qui sont des tisserands ; les wailoubé s'occupent des productions en métal, alors que leurs femmes pratiquent la poterie ; les garankobé s'occupent du cuir, les laobés travaillent le bois.

Habillement

On ne dispose d'aucune représentation en dehors de celle de Médinet-Habou sur l'habillement et l'allure générale des ancêtres des Peuls… Néanmoins, la plume d'autruche que l'on voit porté par des Wodaabe (Photo) durant certaines de leurs cérémonies n'est pas sans rappeler une célèbre et unique représentation d'un Libyen peint sur la tombe de Séti 1er.(tunique fermée à l'épaule, tresse devant l'oreille et coiffure de plume). Les Peuls ont des tatouages faciaux qui leur sont propres. Les nomades portent également des tabliers de cuir colorés de dessins géométriques et des tuniques sans manches, les yeux sont cernés de khôl. Le "chapeau pointu" est également une exclusivité Peule. Coiffures en gourdes, en cimier, à cadenettes sont visibles sur les peintures du Sahara relevées par Henri Lhote et sont dites "sahariennes". Avec les métissages, des éléments des cultures négro-africaines sont apparus (comme les marques faciales ou scarifications que l'on trouve chez certains groupes).

Les hommes peuls nomades portent une tunique le bolare, de couleur brune qui arrive à mi-mollet, un bâton, son chapeau de paille conique, un tablier de cuir, des boucles d'oreilles. Ils ont la tête enturbannée, comparable au taguelmoust des Touaregs, et portent un pantalon bouffant. Le chapeau conique (typiquement peul) est porté et souvent ils y accrochent une plume d'autruche. Les talismans ou gris-gris, sont portés pour se protéger des djinns. Les femmes portent le pagne, bleu indigo, et le boubou de couleur très foncée, parfois noire. Les Peuls sédentaires adoptent parfois le style des ethnies avec lesquelles ils cohabitent, chez les hommes le chapeau conique est porté, ils portent aussi des bonnets souvent de couleur blanche, le couffouné, parfois rond ou carré. Ils portent une courte tunique, par dessus laquelle ils mettent un grand boubou, souvent de couleur blanche, bleu foncé, le doloké. Les femmes portent le pagne, et le boubou, et attachent sur leurs têtes un morceau de tissu qui est la version féminine du turban, moussor.

Les femmes peules pratiquent le tatouage des lèvres et des gencives à l'indigo, des paumes de la main et des pieds. Elles percent leurs oreilles et y insèrent des anneaux d'or, ou des boucles d'oreilles d'or imposantes et torsadées. Elles mettent un petit anneau soit en or ou en argent aux narines. Les jeunes filles ont à leurs poignets et à leurs chevilles plusieurs anneaux d'argent ou de cuivre symbolisant leur richesse.

Les Peuls sont un peuple à cheveux longs, lisses à ondulés (47) permettant un type de coiffure particulier où les cheveux sont ramenés sur le sommet du crâne, formant une coiffure en "gourde" célèbre chez les Wodaabe et les bororo. Les femmes bororo ramènent en chignon leurs cheveux à l'avant, le reste des cheveux sont sectionnés en plusieurs parties qu'elles tressent, et qui retombent sur les côtés de la figure et à l'arrière de la tête. Les métissages ont multiplié les styles de coiffures. Celles-ci sont nombreuses, en forme de losange, triangle, et plusieurs noms leur sont donnés. Malgré la diversité des coiffures chez les femmes Peules, le plus souvent les hommes et les femmes sont coiffés de la même façon. Certains hommes (sédentaires ou nomades) laissent leurs cheveux longs, puis se rasent le crâne vers l'âge de 50 ans. Chez les femmes, l'art de la coiffure est très développé, pour la coiffure elles se servent de pièces de monnaie, de cauris, de beurre de karité, de perles. Les femmes portent des Saris comme les femmes Touaregs au Sahel, des robes multicolores à volants, des pagnes et des blouses indigo clair au Burkina Faso.Chaque groupe possède ses propres couleurs à base d'indigo plus ou moins clair, ses propres liserés, le graphisme est souvent à base de frises, de triangles, de losanges colorés. Les femmes sédentaires réalisent des coiffures en cimier. Les Peuls rasent parfois leurs cheveux suivant la mode arabe de piété, les femmes portent deux ou trois nattes simples avec un voile fin à l'arrière de la tête, simple ou richement décoré. Le "cheveu" est très investi chez les Peuls, et si leur nature le permet, la femme préfèrera les porter aussi longs que possible. Cependant, la coiffure féminine sera toujours « nattée », richement décorée ou semi-couverte en public.

Le pulaaku

Pulaaku ou Pulaagu dans certaines régions : « être" Peul » (48)

Le pulaaku (49) est « un ensemble de règles très subtiles » (50), morales et sociales, un « code de comportements jugés spécifiquement Peul » (51), voire « l’idéal projeté dans la manière d’être peul » (52).

« Le pulaaku se retrouve chez tous les groupes Peuls, dans toutes les régions. C'est une preuve de stabilité de la catégorie et une première indication sur sa signification et sa fonction qui, manifestement ne relève pas seulement du besoin d'identification lié à des contextes historiques particuliers. Dans cette acception très générale, on peut parler de la « pulanité » en tant que conscience d'une identité durable, conscience unissant les Peuls, indépendamment de toute explicitation au niveau du contenu — Elizabeth Boesen (53). »

L'indianiste Stein ajoutera une note enrichie à la notion de segmentary State élaborée par Aidan Southall, à propos du pulaagu comme critère de sélection à chaque niveau de pouvoir. Il note par exemple, l'absence de « séniorité » (contrairement aux successions et élections des groupes africains et au groupe de culture moyen-orientale proches) mais à « l'empilement d'élection » par le conseil de même niveau et de confirmation ou d'intronisation par le niveau supérieur.

« Dès lors, la langue elle-même, serait le pivot de plusieurs champs de signification, au tuilage des sons correspondants aux glissements de sens et le chevauchement des institutions et des groupes. En témoigne le fait que dans les sociétés peules où la « mise en caste » est la plus poussée, les groupes sociaux sont moins cloisonnés que ne le laissaient penser les taxinomies éthiques élaborées dans les années 1960 (54). »

Parmi ces valeurs peules figure la « suavité » beldum qui n’existerait que chez les Fulbe (bele sey to Pullo) et qui se concrétise non seulement dans leur hospitalité et leur générosité, mais dans tout leur comportement.

On observe également une réticence à dire « non » (e woodi). C’est ainsi qu’un Peul n’opposera jamais un « non » ferme, il dira « e woodi » (c'est bien). Or, quand un Peul donne gentiment son accord, cela ne veut souvent pas dire grand-chose. Ils décrivent leur comportement comme étant forcé : le sentiment de honte, leur pudeur (semteende) ne leur laisse pas le choix. Le comportement peul n'aurait en quelque sorte aucun rapport avec autrui, mais avant tout avec lui-même.

La vie nomade a développé un caractère indépendant et une hypersensibilité ne favorisant pas le contact avec autrui.

La société peule est fortement hiérarchisée : l'aîné est respecté et même craint.

Les formules de politesse et les règles du savoir-vivre sont nombreuses et très importantes : le vouvoiement est prédominant.

Enfin, savoir "tenir", "se tenir", le contrôle et la maîtrise de soi est une parrt fondamentale de la bonne éducation Peul: il est malséant, "lourd" de s'enthousiasmer, de manifester bruyamment, de réclamer et de quémander. Ce comportement différencie le Peul "noble" ou "libre" de celui d'origine servile (voir "Contes initiatiques Peuls" ou "Amkoullel, l'enfant Peul" de Amadou Hampâté Bâ).

Organisation politique et intégration spatiale

On décrit parfois les Peuls comme « foncièrement individualistes ». « Être Peul », ce serait être libre. Se réaliser en effet, ne peut se faire ni sous le joug de, ni sous la séduction de, ni même sous les conseils de… La « pulanité » est autonome. Il n'y a pas de communautarisme chez les Peuls, mais il y a des revendications culturelles et identitaires, des clans, des individualités, des groupes épars. Le chef ou une autorité quelconque, est élu à la participation active. On observe ainsi une alternance politique ( Fouta-Djallon ) au xviie siècle - xixe siècle et des audits sont réalisés dès lexvie siècle pour certains groupes. Le Moyen Âge verra l'avènement des chefferies aux petits chefs autoproclamés : impérialismes, servitudes, multiplicité des contacts de populations ont favorisé des contextes d'acculturation, exclusion et / ou marginalisation chez certains groupes. Les actes délictueux sont sanctionnés par une radiation pure et simple de la sphère identitaire. Infiltrations et tactiques de replis : les Peuls se soumettent généralement aux lois des pays qu'ils traversent.

Une nourriture pastorale

Souvent, ils pratiquent presque un lacto-végétarisme naturel sans prétentions idéologiques ou religieuses. La consommation de la viande de bœuf en particulier est prohibée sauf en de rares occasions, mariage, naissance, visites importantes.Pour pallier le manque de protéines animales les Peuls nomades pratiquent une « saignée » régulière aux vaches de leurs troupeaux. Consommation de miel sauvage et consommation presque exclusive de lait de vache, jument, chamelle ( rare ) sous toutes ses formes hormis le fromage non acclimaté kétugol : crème de lait ; kosam : lait caillé ;tiakuré : petit lait ; néba : beurre en motte ou clarifié ; komboïri : la soupe au lait est un plat peul.

Dans les villes, la nourriture est plus diversifiée : fruits secs, dattes, miel, riz, mil, couscous, fonio, maïs, taro, patates douces, manioc, oranges, mangues, légumes du jardin, poissons frais, viennent agrémenter des plats en sauces. Chaque groupe Peul répartis par région, cuisine des plats locaux ( plusieurs sortes de couscous ou lacciri en Guinée ( préparé avec de la farine de maïs, de mil, ou de riz ) des plats de céréales comme le fooyo préparé avec le grain de fonio ou le kuuya préparé avec de la farine de manioc. Le petit gibier autrefois chassé à l'arc, petites perdrix sauvages "gerlal" et pintades sauvages "jongal", sont les viandes préférées des Peuls largement devant le mouton consommé lors des fêtes musulmanes ou plus couramment le poulet. Néanmoins, la frugalité reste une valeur importante (pratique du jeûne), la consommation de viande est toujours rare et vue comme exceptionnelle - Pas de consommation de porc. Les repas sont espacés d'un jour sur deux en moyenne et la journée elle-même peut ne comporter qu'un plat unique (même dans une société d'abondance). Le lait et le thé à la menthe sont les boissons les plus courantes et consommées tout au long de la journée.

Habitat

Les Peuls habitent dans plusieurs types d'« habitations » réparties suivant les zones géographiques et le type d'économie ( sédentaires, semi-nomades ou nomades ) :

  • Chez les sédentaires

Les sédentaires habitent dans des quartiers appelés Wuro .

La maison ronde est appelée Suudu, ( pl. Cuudi ) elle est à plan circulaire et dans la plupart des cas en paille tressée.

Les empires mauresques du Moyen Âge, les migrants en Europe, la colonisation ont amené d'autres types de constructions. En Haute-Guinée, les Peuls vivent dans des maisons en ciment, au toit fait de briques, avec petit jardin attenant et entourées de barrières ou d'une clôture formant une concession appelée galle.

L'élévation du site est aussi fréquente que significative. Autrefois, les nobles habitaient en hauteur sur une colline tandis que les autres habitations étaient construites au flanc ou au bas des coteaux. De fait l'habitat du Peul sédentaire est souvent situé à flanc de colline, de montagne ou à leurs sommets.

  • Chez les nomades

Les groupes nomades vivent sous des huttes rondes de branchages recouverts de couvertures en laine, jamais sous une tente. Parfois il n'y a même pas de constructions, seulement une rangée de branchages rapidement liés, et plantés dans le sable du désert pour constituer une haie de fortune (55).


Élevage

La plupart des Peuls en milieu rural sont essentiellement éleveurs et leur mode de vie est rythmé par les besoins saisonniers de l'élevage. La vache tient une grande place, non seulement dans l'alimentation et l'économie des ménages, mais aussi dans les relations sociales et dans la mythologie. La colonisation a entraîné une sorte de confusion sur l'économie pastorale. La vache fut considérée comme un animal de prestige par les occidentaux puisque chaque famille tentait d'en avoir le plus possible et refusaient de s'en séparer comme bêtes à viande, c'est-à-dire d'entrée dans une « économie rationnelle », de marché.

L'élevage de bovins zébu ( bos indicus ) est principalement pratiqué pour le lait. Il est extensif c'est-à-dire pratiqué avec un minimum d'investissement monétaire (avec dépenses limitées aux vaccins et aux médicaments) et par l'utilisation de pâturages librement accessibles. Dans un troupeau moyen l'effectif est de cinquante têtes environ, dont les trois quarts sont des femelles. Ces femelles permettent de reconstituer le troupeau rapidement en cas d'épidémie. C'est un type d'élevage « rationnel », mais multimillénaire de survie. Les taureaux mâles sont consommés lors de rites précis et constituent la dote traditionnelle. Les animaux d'une même ferme sont en général conduits ensemble aux pâturages. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils soient la propriété collective des habitants de cette ferme - ni d'ailleurs la propriété privée d'une seule personne. Tous, femmes et enfants peuvent détenir des animaux dans un même troupeau. La descendance de la vache offerte comme don de naissance au mari par le grand-père maternel de l'épousée sera héritée par les enfants de celle-ci (56).

L'animal de prestige est le cheval.Il n'est présent que chez les Peuls sédentaires des bassins du fleuve Niger et Sénégal et autour du lac Tchad. Par son entretien délicat, le cheval demande du pâturage ou une coopération avec des céréaliers sédentaires. Le cheval peul est un petit cheval appelé aussi poney, dont la petite taille retint l'attention des premiers lettrés arabes qui visitèrent le Bilad-al-Sudan ( Cuoq 1975 ; Mauny 1961 ). Appelé parfois cheval steppique, il est pour beaucoup de spécialistes, le descendant des premiers chevaux attelés introduit dans l'Aïr et de l'Adrar des Ifora au premier millénaire de notre ère (57). Rare à l'état "pur" aujourd'hui, nombre de ces chevaux sont croisés avec le barbe lourd et grand cheval rustique du Maghreb. Il sert au gardiennage des bœufs. D'autres croisements avec des pur-sangs arabes donnent des chevaux plus fins et racés pour la cavalerie ou la parade.

Sociétés

Il n'existe pas une société peule, mais des sociétés peules ; « Planète Peule ». Le corpus peul est dit « souple » et adaptable. Il est en évolution perpétuelle, tout en conservant ses traits caractéristiques initiaux.

Les Peuls sont endogames semi agnatiques. La femme n'est pas voilée et il n'y a pas de lévirat (58).

Il existe quatre mariages traditionnels peuls avec quatre divorces correspondants :

– le premier mariage est décidé par les parents ; ce mariage (dewgal) a lieu vers 21 ans (59) ;
– le deuxième après un divorce ou un veuvage ;
– le troisième, le « mariage-don » (politique) ;
– enfin, le culnol, concubinage d'un noble avec une kordo, femme de condition servile est d'importation arabe.

Un cinquième mariage islamique a été rajouté aux alentours du xvie siècle. Il est rendu par le cadi, juge musulman, et possède deux divorces associés. Les « Peuls rouges » sont monogames (60). Les Peuls sont monogames dans l'ensemble.

Il existe trois formes de divorce (cergal) chez les Peuls :

  • La répudiation (la femme retourne chez ses parents)
  • Le divorce par consentement mutuel ou arrangement familial ( le plus fréquent )
  • Le divorce judiciaire (exceptionnel(61)

Ils peuvent divorcer plusieurs fois et ils contractent souvent plusieurs mariages au cours de leur vie 2 ou 3 ; la polygamie est minoritaire et se rencontre surtout chez les Peuls urbains et islamisés (62). Règles du cousinage (cousins de lait endam et cousins de noms, cousins de clans). Chez les Peuls Wodaabe, les enfants sont mariés très jeunes car il existe un mythe fondateur du garçon et de la petite fille. Mais la jeune fille a le droit de vivre sa vie de célibataire jusqu'à ses dix-huit ans. Chez les Bororos, lors du worso « fêtes du Printemps », les hommes dansent le guerewol (photo) où elles peuvent choisir un fiancé. Les Wodaabe sont des monogames « successifs » avec nombreux divorces ou séparations. Le concubinage est interdit et rapidement scellé par un teegal « épousailles ». On note une survivance d'une ancienne gynécocratie, l'héritage est utérin (matrilinéaire).

Les pasteurs

La diversité peule tient à un éclatement des cadres géographiques. Autrefois disposé en archipels (63) dans la zone sahélo-saharienne, le peuplement tend à se diffuser et à s'atomiser. Contesté par des cultivateurs et des agroéleveurs, le pastoralisme l'est également par d'autres pasteurs du Sahel :Touaregs, Toubous). Dernièrement, les Arabes du Tchad, descendus de façon massive dans les savanes de ce pays, ont poussé les pasteurs Peuls à descendre en Centre-Afrique, Côte d'Ivoire, Cameroun, Nigeria) où la réussite de ce pastoralisme sur de nouvelles bases écologiques en savanes humides est le plus grand défi actuel des pasteurs Peuls  (64).

Castes

La société Peule est la plus hiérarchisée d'Afrique. Ces règles hiérarchiques sont aussi plus complexes et d'un abord plus difficile pour le regard extérieur, que celles que l'on peut voir dans les chefferies Touaregs ou Maures qui connaissent aussi le maquignonnage…

Dans les villes, il existe trois classes sociales :

Les nobles :

  • DurooBe nobles (transhumants) (65).
  • Jaawambe, sing.jaawanndo, conseillers et auxiliaires armés des rimbe.

Les artisans castés :

Regroupés sous le nom de yneebè, sing. nyengno. Les nyeenbè, sont réputés pour leur endogamie strict. les artisans sont:

  • Wayilbe, Baylo (forgeron)
  • Lawbe, labbo (boisselier)
  • Sakkebe, Sakke (cordonnier)(tchagno)
  • Mabube, Mabo (grios).

Puis les laudateurs et musiciens gardiens des traditions:

  • Wambabe, Bambado (compteurs guitaristes)

Les serviles :

  • maccube, maccudo, ou kordofemelle.


L'ensemble comporte de nombreux homonymes suivant les parlers locaux ainsi que des articulations intercastes, mais relèvent toujours des mêmes distinctions sociales. Les Peuls, hormis les castes, sont regroupés en de nombreux clans ou tribus appelés legni:

  • Les fulbe ururbe ou worworbe présents partout, au Sénégal, Fouta-Djallon, Mali, Niger, Mauretanie, Burkina Faso, ce sont les Peuls de l'ouest, à l'est ils prennent le nom de burure ou bororo'en. Ils sont parmi les premiers Peuls qui se sont sédentarisés.
  • Les fulbe laace, ce sont des Peuls qu'ont trouve spécialement au Sénégal, dans la région du djolof. Ils sont liés aux Wolofs avec qui ils cohabitent, (interpénétration linguistique), ils gardent les troupeaux des Wolofs, on les trouvait aussi dans le Sine-Saloum, et le Ferlo où ils nomadisaient, ont les appellent aussi fulbe jeeri nom qu'on donne en général à tous les fulbe de cette partie du Sénégal, la plupart sont de patronyme ka.
  • Les fulbe jaawBe, la plus grande des leyyi peule, ils sont particulièrement présent au Sénégal, Mali, ils pratiquent l'élevage surtout ovin, mais aussi la pêche, pour les jaawBe dalli, ils se fixent parfois près des fleuves, il y a de nombreux sous-groupes jaawbe. Ils sont à l'origine de la caste peule des jaawamBe, réputés pour être de fins stratèges dans l'ancien Fouta-toro.
  • Les fulbe cuutinkoobe, Peuls originaires de l'ancienne région du Diara entre l'est Sénégalais, et l'ouest malien, ils sont un sous-groupe de la grande famille peule des raneebe, la plupart d'entre eux sont de patronymes Diallo, les cuutinkoobe, étaient à l’origine des jaawBe, ils sont présents au sud du Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée .
  • Les fulbe yirlaabe, ils sont les Peuls les plus à l'est, Tchad, nord-est Nigeria, Adamaoua dans le Nord du Cameroun. Les yirlaabe ou ngiril, sont très présents à l'Ouest également. Ils sont tous originaires du Fouta-Toro.
  • Les Fulbe wodaabe, surtout présents au Niger aujourd'hui et originaires du Diafunu, certains ce nomme diafunu'en, ancienne région englobant le Sahel mauritanien, le Macina au Mali, le Nord-Est du Sénégal. Ce sont les Peuls ayant le plus conservé leurs traditions nomades et leur culture, ce sont également les plus rustiques, ils sont restés très proches de la nature, ils sont de grands bouviers, et même s'ils sont majoritairement musulmans, ils pratiquent un islam très sommaire. Ils sont présents au Sénégal ou ils sont disséminés un peu partout et ou l'on trouve de nombreux sous-groupe, au Fouta-Djalon, où beaucoup se sont sédentarisés. Dans cette leyyi les sédentaires islamisés sont appelés wolarBe.

Ces clans sont parfois divisés en plusieurs fractions et sous-fractions appelées kinde, selon leurs patronymes, les régions où ils habitent, les animaux qu'ils élèvent bovin, ovin, l'ancêtre (chef clanique) dont ils se réclament, il existe encore d'autres clans, dont les kolyaabe de koli Tenguella, lesyaalalbe. Les castes sont les mêmes, pour toutes les leyyi. Certains clans peuls, sont liés par le jongu, un lien de parenté, qui les oblige à l'entraide, au respect mutuel.

  • Il existe 31 groupes nomades, 48 groupes semi-nomades et 29 groupes sédentarisés (66).

Notes et références

  1.  (↑) www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique
  2.  (↑) Nigeria
  3.  (↑) Guinee
  4.  (↑) Mali
  5.  (↑) Cameroun
  6.  (↑) Senegal
  7.  (↑) Niger
  8.  (↑) Burkina Faso
  9.  (↑) Mauritanie
  10.  (↑) Guinee-Bissau
  11.  (↑) Gambie
  12.  (↑) Sierra Leone
  13.  (↑) Tchad
  14.  (↑) Atlas des minorités dans le monde, 2008 / Cartes de la répartition géographique des Peuls, Roland breton, 2008 (ISBN 978-2-7467-10917)
  15.  (↑) (en) CIA World Factbook, Guinea[1] [archive]
  16.  (↑) La lettre "ɓ" représente une consonne injective bilabiale voisée. Sa prononciation en peul se distingue de celle du b ordinaire dans cette langue. En Guinée , il existe une transcription alternative digramme, bh, qui donne par exemple Fulbhe.
  17.  (↑) Linguistique - Arame Fal, Rosine Santos et Jean L. Doneux, Dictionnaire wolof-français, Karthala, Paris, 1990, p.169
  18.  (↑) Jean-Marie Mathieu. note p.21 in Les Bergers du soleil, l'Or Peul, éd. DESIRIS, 1998,Paris
  19.  (↑) (en) Shaw, Thomas McDonald. The Fulani matrix of beauty and art in the Djolof Region of Senegal. Edwin Mellen Press, 1994. pp 49-50 (ISBN 0773493956)
  20.  (↑) (en) Cheikh Anta Diop. The African origin of civilization: myth or reality. L. Hill, 1974. pp 155-191. (ISBN 1556520727)
  21.  (↑) (en) Schuh, Russell G. The Use and Misuse of language in the study of African history. 1997.
  22.  (↑) (en)Niang, Mamadou Ousmane. Constraints on Pulaar phonology. University Press of America, 1997. pp 22-24. (ISBN 0761806113)
  23.  (↑) Taal, Ebou Momar. Senegambian Ethnic Groups: Common Origins and Cultural Affinities Factors and Forces of National Unity, Peace and Stability. 2010
  24.  (↑) L'extraordinaire aventure des Peuls, H. Lhote, Présence africaine/doc/1959
  25.  (↑) Voir carte des différentes migrations peules, p. 93 in L'Afrique 50 cartes et fiches de Etienne Smith, éd. Ellipses, 2009
  26.  (↑) Le peuplement du Niger actuel ne se rattache qu'en partie à la conquête musulmane: Leur pénétration pourrait se diviser en trois épisodes : fixation ancienne colonie de Say conquête guerrière et religieuse de l'empire de Sokoto sur les états noirs voisins, infiltration pacifique de groupes sédentaires et nomades. Les nomades actuels ne sont arrivés pour la plupart qu'au xxe siècle.Ainsi à l'époque de l'établissement des Français, il n'y avait que 1 200 Peuls dans la région de Tahoua.( voir Peuls Nomades, M. Dupire, éd. Karthala, 1996- p.20-37 )
  27.  (↑) p.12 Parlons Pular, Anne Leroy et Alpha Oumar Kona Balde, éd. L'Harmattan, 2002
  28.  (↑) p.12 Parlons Pular
  29.  (↑) Oumar Kane, Les Maures et le Futa-Toro au xviiie siècle, cahiers d'Études Africaines, 54, XIV-2 pp. 237-252
  30.  (↑) Islam "Chef" en arabe, seeku en peul
  31.  (↑) Histoire - Les Peuls sont fort mal connus en Europe avant la Révolution française, en témoigne ce que dit Diderot au mot "Foules" (Fulbé) dans son Encyclopédie : "Nous les connaissons si peu que quelques voyageurs nous assurent qu'ils sont mahométans et assez civilisés, tandis que d'autres prétendent qu'ils sont païens et sauvages" […] . cit. p.102 in Les Bergers du Soleil
  32.  (↑) Histoire - Un traité avec les Anglais fut signé le 30 mars, avec les Français le 5 juillet de la même année…
  33.  (↑) Archives nationales du Sénégal, 15 G 40. & p.101 in & p. 130 in Figures Peules
  34.  (↑) Histoire - Sur la résistance à l'expansion française entre 1881 et 1896, à l'occupation militaire, voir McGowan Winston Franklin, Fula resistance to French expansion into Futa Djalon, 1889-1896, éd. Journal of African History, 22 (1),1981 ; et Barry Ismaël, Le Fuuta Djaloo face à la colonisation, Université Paris -VII, thèse de doctorat, éd. L'Harmattan, 1997 : p.95-149
  35.  (↑) Histoire - note d'Audéoud concernant la politique agressive de Gallieni : "Elles visent à mettre au pas le Fuuta Djalon, et à braver en face ces Peuls plein de morgue et dont la suffisance envers les Officiers français dépasse toute borne"
  36.  (↑) Histoire - R.de Beeckman Gouverneur de la Guinée française, Timbo, 20 novembre 1896, ANS, 7 G 78; demande réitérée le 12 décembre ( ANS, 7 G 83 )
  37.  (↑) P.130 in Figure Peule
  38.  (↑) p. 102-131 in Figures peules, Roger Botte, Jean Boutrais, Jean Schmitz, ed.Karthala, 1999
  39.  (↑) Histoire - Les critères physiques pour entrer dans l'armée française sont ceux des mélano-africains ( voir Peuls nomades de Marguerite Dupire à ce sujet : p.12 cit. "Le recrutement militaire éliminait bon nombre de Peuls authentiques, en raison de facteurs inhérents à leur condition physique (leur gracilité leur conférait des indices corporels éliminatoires) […]Si bien que des observateurs peu avertis ont classé, sans réserve, sous des noms Peuls, des Mélano-Africains vivant au contact des Peuls, ressortissant peu ou prou de leur société, et se déclarant sous ce titre bien que n'ayant très peu ou pas, dans leurs veines, de sang Peul"). Ce sont les mêmes mesures que celles demandées par les Compagnies négrières. Les quelques éléments "Peuls" des fameux "tirailleurs Sénégalais" sont en majorité, des ethnies transversales Soninkés, Tekrours, Laobé.
  40.  (↑) Ce sera par exemple, le refus de parader au nom du nouveau vainqueur.Ainsi, des journaux français relatent cette anecdote, concernant l'exposition coloniale de 1889 organisée par la France, (on y verra des Maures et des Touaregs en habits d'apparats), pas de Peuls, au grand dam des journaux de l'époque…anec.P.78 in Figures Peules & Une étude sociologique des Wodaabe Marguerite Dupire
  41.  (↑) Histoire- Sur les variations d'appréciation des Français voir : Conakry, Rapport sommaire sur la situation politique […] du 20 octobre au 20 novembre 1892, ANS, 7 G 33 ; Faranah, Rapport politique du 31 juillet 1893, du 1er novembre 1893 et du 12 août 1894, ANS, 7 G 35 ; Heremakono, Bulletin politique, 5 juin 1895, ANS, 7 G 38 & sur la résistance de la population en général, Barry Koumba G., La conquête coloniale de l'émirat peul du Liptaako : conséquences sur la vie des populations, Université de Dakar, mémoire, 1984, Dakar
  42.  (↑) Sociologie- L'Islam est un élément fondamental dans l'émancipation, le changement et l'évolution du statut des esclaves (jiyaabe) voir. p.151-157-158 in Figures Peules- Les Peuls du Macina, du Fouta-Toro et du Sahel ( Hodh ) soudés par leur foi musulmane commune nouvellement embrassée, et par les rites de la Qadiriya-Islam Qadiriya confrérie religieuse fondée à Bagdad au xie siècle, prône une pratique rigoriste et mystique et l'extase y est considérée comme l'aboutissement d'une rythmique précise. Sa devise est "charité" (concerne les Peuls du Fuuta-Toro, du Sahel et du Macina au xviie siècle ( rite malékites, présent au Fuuta-Djalon dès 1725) p. 101 Les bergers du Soleil s'implantent solidement en Guinée, sous les ordres de chefs tels qu' Ibrahima Sambego, dit Sori et Karamoko Alfa, dit Alfa Bâ.
  43.  (↑) Marguerite Dupire
  44.  (↑) Culture - Hamadou Hampâté Bâ,Kaïdara, récit initiatique Peul, éd. Les Belles Lettres, Paris, 1969 ; Contes initiatiques peuls, éd. Stock, Paris, 1994 ; Koumen, texte initiatique des pasteurs peuls, éd. G. Dieterlen, Mouton, Paris, 1961 ; L'Éclat de la grande étoile, éd. Les Belles Lettres, Paris, 1976
  45.  (↑) p.2 Henri Lhote, L'extraordinaire aventure des Peuls/doc/ présence africaine/ 1959
  46.  (↑) L'art Peul de Jacqueline Delange, Cahiers d'études africaines - 1963- /doc/no 13.
  47.  (↑) H. Lhote, p.3 in L'extraordinaire aventure des Peuls/doc/ Présence africaine, 1959
  48.  (↑) Sociologie - « être peul », titre du chapitre II dans Aboubacar Barry, « Le sujet nomade : lieux de passage et liens symboliques », Paris ; Budapest ; Turin, L'Harmattan, 2003, p. 66
  49.  (↑) Linguistique- Le suffixe aaku (parfois aagu pour certaines régions ) est propre aux mots abstraits tels que sukkanaaku : « jeunesse » ou dimaaku : « noblesse ».
  50.  (↑) (A. Barry, « Le sujet nomade », op. cit., p. 69
  51.  (↑) Sociologie - (José van Santen, « Garder du bétail, c’est aussi un travail » : les relations entre les pasteurs Peuls et agriculteurs, du centre Bénin et du Nord-Cameroun » in Youssouf Diallo et Günther Schlee (dir.), « L'Ethnicité peule dans des contextes nouveaux », Karthala, 2000, p. 146
  52.  (↑) Sociologie - Alpha Ousmane Barry, « Mode d’expression poétique et stratification sociale dans l’État théocratique du Fouta Djallon », Presses universitaires de Franche-Comté, 2004, p. 140 [2] [archive]
  53.  (↑) Sociologie- Elizabeth Boesen, « Pulaaku, Sur la foulanité » in Roger Botte et Jean Boutrais (éd.), « Figures peules », Karthala, 1999, 539 p.
  54.  (↑) Sociologie - p.30 in « Figures peules »
  55.  (↑) Culture - note p.208 Thomas Bierschenk in Figures Peules, ed. karthala, 1999
  56.  (↑) Ethnologie- Le mode d'extraction du lait chez les Peuls est presque unique au monde. Cependant, il a été comparé à deux autres peuples :cit.p.527 ( IV : 3 ) "…la même coutume a été signalé ailleurs [que chez les Scythes ], en Asie Centrale et chez les Peuls, peuple pasteur de l'Afrique" in Hérodote l'enquête, Livres I à IV, éd. Folio classique, 2006
  57.  (↑) p.62-64 in Figures Peules
  58.  (↑) "Le veuvage" . p. 50-51 in Les Peuls du Dallol Bosso, coutumes et mode de vie de Boubacar Hama Beïdi, éd. Sépia, 1993
  59.  (↑) Moyenne en zone urbaine établie par Marguerite Dupire Organisation sociale des peuls in Étude d'ethnographie comparée, ed.Plon, 1970, Paris. L'espérance de vie en Afrique étant de 53 ans en moyenne.Conséquence des difficultés économiques, les mariages surviennent de plus en plus tard. Autrefois ils arrivaient vers 15-17 ans
  60.  (↑) Sociologie - p.392-393, Amadou Ampâté Bâ
  61.  (↑) "Le divorce". p. 51-59 in Les Peuls du Dallol Bosso coutumes et mode de vie de Boubacar Hama Beïdi, éd. Sépia, 1993
  62.  (↑) -p.249, Marguerite Dupire
  63.  (↑) Sociologie - Botte & Schmitz 1994a
  64.  (↑) Sociologie- p.49-50, Jean Boutrais, « Figures Peules », ed. Karthala, 1999, France.
  65.  (↑) Il n'existe pas vraiment de termes désignant la "noblesse". Chaque Peul nait libre et noble. La noblesse vient de la lignée mais surtout de l' activité. Est noble, un Peul nait de parents Peuls pratiquant l'élevage. Un Peul noble ( ardo pl. arbe ) est un Peul pratiquant exclusivement l'élevage. DurooBe provient de la racine ( dur- ) signifiant "mener aux pârurages" ; Les machoubès, achoudo, sont des esclaves affranchis pour des raisons diverses, d'où le sens du radical ( rim- ) "issu de-" spécifiant leur statut et le radical ( dim- ) de dimo, signalant leur nouvelle "activité", ( dim- ) "ne rien faire, se reposer". Ces unités de populations libres, sont de culture et de langue peule.in Figures Peules, de Roger Botte, Jean Boutrais, Jean Schmitz, éd. Karhala, 1999, Paris
  66.  (↑) Marguerite Dupire, Peuls Nomades

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Lien externe

  • (en) Jamtan Fulani (un site consacré aux Peuls et à leur langue)