La Guinée-Bissau végète depuis 30 ans parmi les
10 pays les plus pauvres de l'Univers ! Cette situation
ne date pas d'aujourd'hui et certains facteurs tels
que le SIDA ou la baisse des revenus agricoles d'exportation
n'incitent pas forcément à l'optimiste.
Heureusement, la vente de permis d'exploitation de pêche
à l'Union Européenne ou au Japon permet
de faire rentrer des sommes substantielles. En outre,
la production de noix de cajou a repris son rythme de
croisière (elle avait fortement diminué
durant les périodes de trouble). La Guinée-Bissau
est au 6ème rang mondial des producteurs de noix
de cajou. Elle a également des réserves
notables de phosphates, de bauxite, d'argile, de granit
et de bois. Enfin, quelques réserves off-shore de pétrole
lourd pourraient être exploitées malgré un conflit à ce sujet avec le Sénégal qui en revendique une partie.
Voir
aussi la page agriculture
L'économie de la Guinée-Bissau dépend principalement de l'agriculture et la pêche. Le pays est le sixième producteur mondial de noix de cajou, avec une production de 120 000 tonnes, ce qui est la principale source de devises et d'exportation du pays, en représentant 60 % des sources de devises, soit 60 millions de dollars. Le riz est la principale culture du pays.
Le pays possède de nombreuses autres ressources naturelles : bauxite, bois, pétrole, phosphates... Son littoral, très riche en poissons, attire les pêcheurs de l'Union européenne qui viennent pêcher chaque année 500.000 de tonnes de poisson, versant en échange à la Guinée-Bissau environ 8 millions d'euros. Le potentiel agricole du pays est énorme, mais sa forêt, par exemple, n'est exploitée que de manière informelle.
Malgré ses nombreux atouts, la Guinée-Bissau est le troisième pays le plus pauvre du monde, parmi les pays les moins avancés (PMA). L'indicateur de développement humain (IDH) est de 0,35. En 2005, le budget de l'État dépend à 75 % de l'aide internationale. Il n'y a pas partout de l'électricité et 85% des habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour.
En effet, l'instabilité politique, les séquelles de la guerre civile de 1999, l'obsolescence des infrastructures découragent les investisseurs et donc les possibilités de développement.
Du fait de sa pauvreté et de sa désorganisation économique, la Guinée-Bissau est une proie facile pour les trafiquants de drogue de l'Amérique du Sud qui l'utilisent comme passerelle pour atteindre l'Union européenne, leur principal client depuis que les États-Unis ont durci leur politique de contrôles aux frontières. La Guinée-Bissau a une position géographique privilégiée, au sud du Sénégal, qui l'exclut du dispositif de contrôle de l'immigration clandestine, qui s'étend du Maroc au Sénégal et rend les trafics difficiles. La drogue sud-américaine arrivant par avion notamment dans les Bijagos où les hôtels confortables situés dans les îles peuvent accueillir les traficants. La cocaïne est donc stockée en Guinée-Bissau, où elle est ensuite introduite par petites quantités dans les produits de marché (fruits, poissons, noix de cajou) acheminés vers l'Europe, ou ingérée par des mules qui risquent leur vie et leur liberté pour 5000€ (leur salaire pour acheminer 500 grammes à 1 kilogramme de cocaïne en capsules). La Guinée-Bissau, loin d'être consommatrice de ces drogues de « luxe » que ses habitants n'ont pas les moyens de s'offrir, est devenue en quelques années la plaque tournante du trafic de cocaïne, moyen pervers d'enrichir quelques particuliers.
La population est très majoritairement
active dans le secteur
agricole qui emploie près de 82% de la main
d'oeuvre du pays. Le secteur du commerce, de l'industrie
et des services attire quant à lui à peine
18% des travailleurs bissau-guinéens. La part
de chaque secteur dans la composition du PIB est cependant
sensiblement différente puisque l'agriculture
ne contribue qu'à 62% du PIB alors que l'industrie
y participe à hauteur de 12% et les services
à hauteur de 26%.
La population active de Guinée-Bissau
avoisine les 652.000 personnes (2011). C'est cette petite masse
laborieuse qui doit rembourser une dette extérieure
évaluée à près d'un milliard
de $US. L'aide économique permettant de pouvoir
supporter le poids important de la dette est seulement
d'une centaine de millions de $US.
Le développement tant attendu
et qui pourrait mener le pays vers plus de propérité
n'est pas au rendez-vous. Le taux de croissance de la
production industrielle n'est que de 5% par an (estimation
2003). Autant dire presque rien puisque 5% de pas grand
chose font toujours pas grand chose. D'autant que si
la moitié de la production industrielle concerne
la transformation des produits agricoles, l'autre moitié
ne concerne que la bibine: production de bière
et de boissons diverses...
Pour complèter ce glorieux tableau, le commerce
extérieur est largement déficitaire :
les importations coûtent 60 millions de $US de
plus que ce que rapportent les exportations.
Exports : 142 millions de $US FOB en
2011 (cajou, poisson, crevettes, arachide, noix palmistes,
bois) principalement à destination de l'Inde (68.9%
qui achète toute la production de cajou), du
Nigéria (17.5%) de l'Equateur (4.6%). Les 9%
qui restent vont vers le Sénégal, le Portugal
ou l'Espagne.
Imports : 240 millions de $US FOB en
2011 (agro-alimentaire, véhicules, machines,
pétrole, équipement) venant notamment du Sénégal
(35.7%), de l'Italie (18.8%), du Portugal (12.8%) mais
aussi de Hollande, de Chine, d'Allemagne ou de France.
IMPORTATIONS (secteur agro-alimentaire) pour l'année 2004
(source FAO) :
|
Produit de base |
Quantité |
Valeur (000 $EU) |
Valeur unitaire
($EU) |
1 |
Riz, Brisures |
Mt |
33173 |
P |
10820 |
P |
326 |
2 |
Farine de Blé |
Mt |
14005 |
P |
4208 |
P |
300 |
3 |
Bière d'Orge |
Mt |
4992 |
P |
3334 |
P |
668 |
4 |
Préparations Alimentaires |
Mt |
2139 |
P |
3310 |
P |
1547 |
5 |
Huile de Soja |
Mt |
2465 |
P |
2400 |
P |
974 |
6 |
Vin |
Mt |
3505 |
P |
2274 |
P |
649 |
7 |
Boissons non Alcooliques |
Mt |
2940 |
P |
2168 |
P |
737 |
8 |
Riz Usiné |
Mt |
5930 |
* |
1900 |
F |
320 |
9 |
Sucre Raffiné |
Mt |
6200 |
* |
1700 |
F |
274 |
10 |
Viande de Poule |
Mt |
822 |
P |
1287 |
P |
1566 |
11 |
Margarine et Grais Culin |
Mt |
574 |
P |
741 |
P |
1291 |
12 |
Lait de Vache,Entier,Sec |
Mt |
237 |
P |
741 |
P |
3127 |
13 |
Cigarettes |
Mt |
55 |
P |
729 |
P |
13255 |
14 |
Pâtisserie |
Mt |
342 |
P |
493 |
P |
1442 |
15 |
Pâte de Tomate |
Mt |
296 |
P |
364 |
P |
1230 |
16 |
Maïs |
Mt |
1460 |
* |
350 |
F |
240 |
17 |
Eaux, Glaces, etc. |
Mt |
1325 |
P |
324 |
P |
245 |
18 |
Aliments pour Enfants |
Mt |
89 |
P |
311 |
P |
3494 |
19 |
Oignons Secs |
Mt |
1450 |
P |
291 |
P |
201 |
20 |
Lait de Vache,Ecrémé,Sec |
Mt |
90 |
P |
279 |
P |
3100 |
|
F = Estimation de la FAO
| M = Donnée non disponible | * = Données non officielles
| Mt = Tonne métrique | P=Estimations issues des partenaires
commerciaux
EXPORTATIONS (secteur agro-alimentaire) pour l'année
2004 (source FAO)
|
Produit de base |
Quantité |
Valeur (000 $EU) |
Valeur unitaire
($EU) |
1 |
Anacardes |
Mt |
80854 |
P |
61649 |
P |
762 |
2 |
Fibres de Coton |
Mt |
176 |
P |
238 |
P |
1352 |
3 |
Graines de Coton |
Mt |
1692 |
F |
238 |
F |
141 |
4 |
Boissons Alc Distillées |
Mt |
45 |
F |
150 |
F |
3333 |
5 |
Mangues |
Mt |
32 |
P |
59 |
P |
1844 |
6 |
Légumes Frais |
Mt |
32 |
P |
36 |
P |
1125 |
7 |
Huile de Palme |
Mt |
14 |
P |
14 |
P |
1000 |
8 |
Bière d'Orge |
Mt |
11 |
F |
6 |
F |
545 |
9 |
Fruits Frais |
Mt |
2 |
P |
3 |
P |
1500 |
10 |
Ananas |
Mt |
4 |
F |
2 |
F |
500 |
|
F = Estimation de la FAO
| M = Donnée non disponible | * = Données non officielles
| Mt = Tone métrique | P=Estimations issues des partenaires
commerciaux
Données statistiques générales
:
Taux de croissance économique réel
: 2.3% (estimation 2005)
PNB par habitant : 800 $US (estimation
2005)
La répartion des richesses montre des très
grandes inégalités. On appelle ça
dans les milieux non diplomatiques "le marxisme
à l'Africaine" :
Les 10% de Bissau-Guinéens les plus pauvres détiennent
0.5% de la "richesse nationale"
Les 10% de Bissau-Guinéens les plus riches détiennent
42.4% de la "richesse nationale"
Taux d'inflation du panier familial : 4% (chiffre 2002)
Notes et références