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LES BALANTES

Les Balantes forment un groupe ethnique surtout présent en Guinée-Bissau, mais également au Sénégal, particulièrement en moyenne Casamance, et en Gambie.

Femme BalanteC'est l'ethnie la plus importante en nombre du pays (30% de la population). Ils sont cultivateurs du Nord au Sud de la Guinée-Bissau (de Bissora à Catio). Leur spécialité est la culture d'anacardier dont ils tirent de la pomme le vin de cajou appelé cadjou. L'exportation vers l'Inde de la noix de cajou donne en outre un force économique importante aux villages installés en pays balantas. L'élevage de boeufs est également un activité traditionnelle prédominante tant le sacrifice de ce bovin est important dans toutes les étapes de la vie (initiation, mariages, décès, etc...). Les Balantes ont souvent le teint assez clair. Leur passé de guerriers a franchi les frontières durant la guerre d'indépendance puisqu'ils ont fourni une grosse partie des guerilleros du PAIGC. De même, de l'arrivée des Portugais au XVe siècle, jusqu'au début de la guerre d'indépendance, de nombreuses rébellions et attaques initiées par les chefs balantes ont donné du fil à retordre à l'armée portugaise.

Photo à droite : femme balante à Bissau

La "parenté à plaisanterie" fait dire aux autres ethnies que les Balantes sont des voleurs. L'origine de cette réputation tient au fait que pour prouver son courage à sa future épouse, un Balante doit voler un boeuf !
Si on peut croiser tant d'hommes portant un bonnet rouge, c'est que cet attribut montre leur état d'initié, statut auquel ils ne peuvent accéder qu'après les épreuves du bois sacré (le Balante doit être marié et avoir des enfants pour être initié et être circoncis). L'ex-président Kumba Yalla ne dérogeait pas à la règle et portait en permanence sont bonnet rouge façon "commandant Cousteau". L'année 2002 a marqué une date importante dans la vie des Balantes puisque c'est une année d'entrée dans le bois sacré pour les jeunes futurs initiés (les entrées dans le bois sacré ne se font pas chaque année). Cette attachement aux traditions fait que les Balantes son majoritairement adeptes des croyances traditionnelles même si, en ville, quelques familles sont catholiques.

Les Balantes sont présents en Casamance, en Guinée-Bissau et en Gambie
Population en Guinée-Bissau : 490 000 en 2012
Activité traditionnelle en milieu rural : Chasse, agriculture, fabrication d'alcool (cana et cajou)

Sommaire

  

Ethnomyme

L'ethnonyme Balante vient de i balanta, ce qui signifie « ils ont refusé »   (1). Au début du XVIe siècle ils avaient en effet refusé de suivre le roi Koli Tenguella lors de sa remontée vers le Fouta-Toro.

Distribution géographique

L'ethnie balante du Sénégal (moins de 100 000 personnes) occupe principalement la zone appelée moyenne Casamance jusqu'à la frontière portugaise (Guinée-Bissau), ce qui témoigne de leur appartenance pour la plupart à ce pays. Ils sont surtout présents dans la zone forestière et près de la côte. En 2002, 106 000 personnes parlaient le balanta-ganja au Sénégal. 393 000 s'exprimaient en balanta-kentohe, dont 367 000 en Guinée-Bissau   (3).

En Guinée-Bissau, les Balantes occupent une grande partie de l'ouest du pays dont une vaste zone littorale tout autour de Catio au sud et une zone continale située entre Bissau et Bissora.

Histoire

Le 9 janvier 1859, un Traité est signé entre la France et les chefs de Cougnaro et Souna pour la cession à la France du littoral Balante   (4).

Les Balantes, à l'image des Diolas, organisaient des cérémonies de circoncision jusqu'à la fin des années 50.

Langue

Leur langue est le balante, qui fait partie des langues nigéro-congolaises. Le balante-ganja est parlé dans le sud-ouest du Sénégal, le balante-kentohe en Guinée-Bissau et en Gambie.

Voir la page sur la langue balante

Patronymes

En raison de la colonisation portugaise qu'ils ont subie, les patronymes ont souvent une consonance portugaise, par exemple Lopez, Marques, Preira, Sadio, Vieira, Yalla, Diatta, Mansal, Mané.

Religion

Le peuple balante, comme la plupart des ethnies du pays, est partagé entre le catholicisme, l'islam et la religion traditionnelle, surtout dans la zone frontalière. Ce peuple est constitué de cultivateurs planteurs, la cohabitation avec les premiers missionnaires évangélisateurs a permis à cette ethnie d'envoyer ses enfants à l'école française pour s'instruire.

Voir aussi l'article sur l'initiation des Balantes.

Notes et références

  1.   (↑) Oumar Ba, « Royaume du Kabou : enquêtes lexicales », Éthiopiques n° 28 (numéro spécial), octobre 1981 [1] [archive]
  2.   (↑) Chiffres de la Division de la Statistique de Dakar cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182
  3.   (↑) Source : Ethnologue
  4.   (↑) Recueil des traités de la France, publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères par M. Jules de Clerq, IDC, Leiden, 1987, p. 577 (Archives de la Marine)

Bibliographie

  • (fr) Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, Les peuplades de la Sénégambie. Histoires, ethnographie, mœurs et coutumes, légendes, etc., Paris, Ernest Leroux, 1879, p. 299
  • (fr) M. Biaye, « Origine des Balantes », Bulletin mensuel du Centre régional d'information de Ziguinchor, n° 5, 1er décembre 1960
  • (fr) E. Bonvalet, « Au pays des Balantes », Bulletin de la Société de géographie de Lille, tome 18, 1892, p. 234-239
  • (fr) A. M. Diagne, « Contribution à l'étude des Balantes de Sédhiou », Outre-Mer, n° 1, mars 1993, p. 16-42
  • (fr) A. Keita, La production des connaissances et solutions techniques chez les riziculteurs de mangrove ouest-africains : l’exemple des riziculteurs balantes de la Guinée-Bissau, Genève, Institut universitaire d’études du développement, 2000 (mémoire de diplôme)
  • (fr) Dr. Maclaud, Ordalies collectives par le poison chez les Balantes de la Casamance, Institut français d'anthropologie, n° 6, séance du 23 octobre 1912, p. 105-108
  • (fr) Christian Roche, « Les Balant », in Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, 2000, p. 46-52 (Thèse Université de Paris I, remaniée) (ISBN 2865371255)
  • (fr) Balla Moussa Sadio, Les Balante de Gan-Jaa (Bijaa Ngan-Jaa) : Répartition spatiale, organisation sociale et administrative, évolution socio-culturelle et politique, de l’éviction des Baïnounk à la mise en place de l’administration coloniale : 1830-1899, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 111 p. (Mémoire de Maîtrise)

Voir aussi

Lien externe